Londres (awp/afp) - Le groupe industriel britannique Rolls-Royce s'est montré vendredi plus optimiste sur ses objectifs financiers dans la foulée de milliers de suppression d'emplois et malgré un problème technique sur les moteurs du Boeing 787, ce qui plaisait au marché.

Le titre du motoriste s'envolait de 10,92% à 979,20 pence vers 08H20 GMT, dans un marché en légère baisse.

Il avait déjà engrangé 6,54% la veille, après avoir dévoilé une lourde restructuration qui le conduira à supprimer 4.600 emplois administratifs sur deux ans.

Vendredi, lors d'une journée dédiée aux investisseurs et aux analystes, Rolls-Royce a estimé dans un communiqué que compte tenu de ces mesures drastiques, il était "bien placé" pour dépasser sa prévision d'un flux de trésorerie de 1 milliard de livres d'ici 2020.

Cet indicateur est crucial dans le secteur industriel et est scruté par le marché puisqu'il témoigne de la santé financière d'un groupe et de sa capacité à dégager suffisamment de liquidités, notamment pour investir.

L'objectif de la restructuration annoncée jeudi "est de nous permettre d'améliorer le retour sur investissement, d'élever nos marges et d'augmenter notre flux de trésorerie afin de continuer à investir dans l'avenir", explique le groupe.

Rolls-Royce estime faire, grâce à ce plan, des économies de 400 millions de livres par an à partir de la fin 2020.

Le fabricant de réacteurs pour Airbus et Boeing, en difficultés depuis quelques années et qui n'en est pas à sa première restructuration, avait déjà décidé en janvier une réorganisation en trois pôles: aéronautique, défense et systèmes de propulsion et d'énergie.

Rolls-Royce a par ailleurs confirmé vendredi que les inspections sur ses moteurs d'avions Trent 1000 équipant le Boeing 787, affectés par des problèmes techniques, lui coûteraient plus cher que prévu.

Il chiffre le coût supplémentaire à 100 millions de livres, ce qui va porter la charge totale pour 2018 à 440 millions de livres, y compris d'autres interventions déjà annoncées sur le Trent 900 qui équipe l'Airbus A380. Le groupe précise toutefois avoir entrepris des mesures d'économies, distinctes du plan de restructuration, afin de compenser l'impact de ce problème de moteurs sur ses comptes.

Rolls-Royce a constaté que des compresseurs de ses moteurs Trent 1000 s'épuisaient plus vite que prévu et lancé une série de tests. Il a depuis développé une nouvelle pièce à durée de vie plus longue, qui pourrait être installée sur les moteurs concernés à partir de la fin de l'année.

Le motoriste faisait autrefois partie du même groupe que le célèbre constructeur de voitures de luxe Rolls-Royce, mais les deux entités ont été séparées au début des années 1970 et constituent désormais des entreprises complètement indépendantes. Le constructeur d'automobiles appartient au groupe allemand BMW.

afp/al