Les banques de la zone euro effectueront la semaine prochaine des remboursements anticipés à la Banque centrale européenne (BCE) pour un montant global estimé à 137,2 milliards d'euros, un chiffre encore plus important qu'attendu, a annoncé la banque centrale.

À Paris, l'indice CAC 40 a fini en hausse de 0,69% à 3.778,16 points, retrouvant ses plus hauts de juillet 2011. Sur la semaine, il s'est adjugé 0,98%. Le Footsie britannique a pris 0,31% et le Dax allemand 1,42%, dopé par un indice Ifo du climat des affaires en Allemagne au plus haut depuis juin. L'EuroStoxx 50, aussi à ses pics de 2 ans et demi, a pris 0,78%.

A la clôture en Europe, Wall Street gagnait environ 0,3%, l'indice S&P 500 y affichant sa huitième hausse d'affilée, ce qui représente sa plus longue série de hausses en huit ans. Les résultats de Procter & Gamble et de plusieurs autres sociétés rassurent les intervenants.

"Nous assistons à un rally généralisé dont les ingrédients sont toujours en place", a estimé Steve Goldman, de la société de gestion Goldman Management à Short Hills dans le New Jersey.

L'indice de volatilité de l'EuroStoxx 50, considéré comme un baromètre de l'aversion au risque des investisseurs, est revenu à son plus bas depuis six ans à 14,77 en fin de matinée.

La recul des ventes de logements neufs en décembre aux Etats-Unis n'a pas affectée la cote, sachant qu'il ne remet pas en question la reprise du marché de l'immobilier.

Sur le marché obligataire, le rendement de la dette allemande à deux ans a touché son plus haut niveau depuis mars 2012, passant au-dessus du taux des bons du Trésor américain de même échéance, à la suite de l'annonce des remboursements anticipés massifs des banques à la BCE.

Le rendement de la dette française à deux ans évoluait de son côté autour de 0,29% contre 0,22% la veille, après avoir atteint un plus haut depuis juillet dernier, à 0,31%.

Sur le marché des changes, l'euro a touché un plus haut de 11 mois contre le dollar et de 21 mois contre le yen face à l'afflux inattendu de remboursements anticipés, qui renforce le sentiment que le système bancaire européen est en cours de rémission. Cette annonce devrait pousser la devise européenne à franchir la barre de 1,35 dollar, estiment des investisseurs.

"Beaucoup y voient un tournant dans la crise", dit Camilla Sutton, stratégiste à Scotiabank.

Sur le marché du pétrole, le Brent, qui avait largement profité des derniers indicateurs conjoncturels jugés encourageants, se stabilise juste au-dessus des 113 dollars le baril.

Juliette Rouillon pour le service français