ALEP, Syrie - De violents combats ont repris aujourd'hui à Alep après le report de l'évacuation des civils et des insurgés, qui devait débuter à l'aube dans la grande ville du nord de la Syrie. "Tout semble se passer comme si le cessez-le-feu est terminé", a déclaré le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdoulrahman.

Cet accord de cessez-le-feu avait été conclu hier dans le cadre de négociations entre les insurgés, la Russie, alliée militaire clé du régime de Damas, et la Turquie. Il devait permettre l'évacuation des combattants et des civils après quatre mois de siège et de bombardements d'une rare intensité dans une ville désormais réduite à l'état de ruines.

Les opérations, prévues à partir de 03h00 GMT, n'ont pas pu débuter et les deux camps se sont mutuellement accusés d'avoir violé le cessez-le-feu.

Les insurgés, dont l'explication a été confirmée par un responsable de l'Onu, ont accusé les milices chiites soutenues par l'Iran qui prêtent main forte à l'armée syrienne d'avoir fait capoter l'accord. L'Iran, disent-ils, aurait fixé une nouvelle condition à l'évacuation, exigeant qu'elle ait lieu en même temps que celle de blessés à Foua et Kefraya, deux villages chiites syriens assiégés par la rébellion dans la province d'Idlib, au sud-ouest d'Alep.

MOSCOU - Bachar al Assad estime que Donald Trump peut devenir un "allié naturel" de la Syrie si ses promesses de lutte contre le terrorisme sont sincères.

Dans une interview accordée à la télévision russe et diffusée aujourd'hui, le président syrien rappelle avoir fait bon accueil aux promesses avancées par Donald Trump durant la campagne présidentielle américaine concernant la lutte contre les islamistes armés et la non-ingérence.

"Si Trump peut effectivement lutter contre le terrorisme, il peut se convertir en un allié naturel" de la Syrie, ajoute Bachar al Assad.

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PARIS - Le tireur du Thalys, Ayoub El Khazzani, a été entendu aujourd'hui par les juges d'instruction parisiens au sujet des attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis, a-t-on appris de source proche du dossier.

Ce Marocain de 26 ans s'est en effet révélé être lié avec Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur présumé des attaques dans la capitale française. "C'est la première fois qu'il souhaitait parler aux juges", a déclaré à Reuters son avocate, Sarah Mauger-Poliak.

Ayoub El Khazzani avait tenté de commettre un carnage le 21 août dans un Thalys reliant Amsterdam à Paris mais avait été neutralisé par trois jeunes Américains en vacances en Europe.

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PARIS - Les députés français ont adopté la nuit dernière par 288 voix contre 32 un projet de loi qui prévoit de prolonger pour la cinquième fois l'état d'urgence pour, cette fois, une durée de sept mois, jusqu'au 15 juillet 2017.

Le texte, présenté par le Premier ministre, Bernard Cazeneuve et le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, a été massivement adopté, seuls les élus Front de gauche et certains écologistes, qui jugent la mesure "inefficace" et "dangereuse" pour les droits fondamentaux, y étant opposés.

Le Sénat l'examinera à son tour demain. Il devrait procéder à l'adoption définitive de ce projet de loi qui couvrira les élections présidentielle des 23 avril et 7 mai et les législatives des 11 et 18 juin.

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BRUXELLES - Le fonds d'aide financière de la zone euro a suspendu aujourd'hui la mise en oeuvre des mesures à court terme d'allègement du fardeau de la dette de la Grèce après l'annonce par le gouvernement grec de son intention de distribuer une prime aux retraités en décembre.

Les ministres des Finances de la zone euro ont entériné le 5 décembre ces mesures à court terme proposées par le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui pourraient réduire le poids de la dette grecque de jusqu'à 20 points de pourcentage du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2060.

Trois jours plus tard, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a annoncé, sans avoir consulté les créanciers du pays, que son gouvernement verserait une prime de Noël aux retraités les plus pauvres après avoir dépassé ses objectifs d'excédent budgétaire primaire en 2016. Le coût de cette mesure s'élève à 617 millions d'euros.

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PARIS - La Commission européenne compte faire des propositions législatives en 2017 au sujet du rôle des intermédiaires de joueurs de football dans l'organisation de l'évasion fiscale, dans le sillage des révélations surnommées "Football Leaks", a annoncé aujourd'hui le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Pierre Moscovici.

"Avec l'aide des Etats membres et des parlements, la Commission européenne veut (...) remettre de la justice fiscale dans le foot-business", a déclaré Pierre Moscovici lors d'une audition par des députés français.

Selon lui, l'un des principaux enseignements de cette enquête porte sur "le rôle central que jouent les intermédiaires, en l'occurrence les agents de certains footballeurs, dans l'organisation de l'évasion fiscale, à des degrés divers".

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STRASBOURG - Le Parlement européen a approuvé aujourd'hui une nouvelle série de réformes du marché ferroviaire qui libéraliseront le trafic intérieur de chaque Etat membre à partir de 2020, tout en autorisant diverses exceptions de service public.

Le trafic de marchandises est déjà ouvert à la concurrence depuis 2007 et les lignes internationales depuis 2010.

Les mesures entérinées à Strasbourg après quatre ans de négociations entourent l'ouverture du marché intérieur de quelques solides garde-fous qui reflètent les réticences de la plupart des Etats. Seules les grandes lignes, principalement celles à grande vitesse, y seront obligatoirement soumises à partir de 2020.

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WASHINGTON - Donald Trump a officialisé aujourd'hui le choix de Rick Perry, ancien gouverneur du Texas, à la tête du département de l'Energie de la future administration fédérale des Etats-Unis.

Le choix de Perry, éphémère candidat à l'investiture républicaine après une précédente tentative infructueuse quatre ans plus tôt, devra être confirmé par le Sénat.

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WASHINGTON - La Réserve fédérale devrait annoncer en début de soirée, au terme de deux jours de réunion de son comité de politique monétaire (FOMC), qu'elle relève ses taux d'intérêt pour la première fois depuis un an.

Après avoir relevé ses taux en décembre 2015, pour la première fois depuis la crise financière de 2007-2008, la Fed avait annoncé prévoir quatre resserrements supplémentaires en 2016. La fragilité de la croissance mondiale, la poursuite de la chute des cours du pétrole et le plongeon de Wall Street début 2016 en ont décidé autrement.

Les investisseurs attendent surtout le communiqué de la banque centrale américaine et ses nouvelles prévisions économiques pour voir comment évolue sa réflexion depuis l'élection de Donald Trump.

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LE PLESSIS-ROBINSON, Hauts-de-Seine- François Fillon, qui a fait de la vérité et de l'inflexibilité le moteur de sa campagne présidentielle, a commis une première embardée en enterrant définitivement mercredi sa proposition de réduire la couverture de la Sécurité sociale aux "gros" risques, une idée déjà avancée par la droite dans les années 2000.

Le candidat de la droite et du centre s'efforce depuis trois jours de désamorcer la polémique sur son projet de réforme du système de santé, dénoncé comme une entreprise de "privatisation" de l'assurance maladie par la gauche et le Front national, qui fustigent "dissimulation" et "confusion".

Pire, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy s'expose désormais aux accusations de reniement et à une fragilisation au sein de son propre camp, inquiet de ce premier faux pas, pour avoir purement et simplement expurgé son programme pour la Santé des mesures les plus controversées face à l'incendie.

En visite aujourd'hui dans un hôpital du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), François Fillon a ainsi affirmé ne pas vouloir "distinguer entre gros et petit risque" dans la modulation des remboursements médicaux, alors même qu'il avait soutenu le contraire lors du débat de l'entre-deux-tours de la primaire et que cette mesure figurait noir sur blanc dans son projet.

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PARIS - La ministre du Travail Myriam El Khomri et le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux ont apporté ce matin leur soutien à Manuel Valls, candidat à la primaire de la gauche pour l'élection présidentielle de l'an prochain.

Depuis son entrée en lice le 5 décembre dans la course à l'Elysée, l'ex-Premier ministre de François Hollande a reçu le soutien de plusieurs poids lourds du gouvernement et de fidèles du chef de l'Etat, à l'image de Jean-Yves Le Drian (Défense) ou Najat Vallaud-Belkacem (Education).

Vincent Peillon, tardivement entré dans la course, est notamment soutenu lui par la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Le Parti radical de gauche (PRG) a pour sa part annoncé aujourd'hui que sa présidente, Sylvia Pinel, participerait elle aussi à la primaire après avoir renoncé à faire directement acte de candidature.

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PARIS - L'ex-directeur de l'Agence des participations de l'Etat (APE), dont l'hostilité à l'arbitrage Tapie est au coeur des accusations qui pèsent contre Christine Lagarde, s'est dit "choqué" aujourd'hui de la rapidité avec laquelle la décision de ne pas engager de recours contre la sentence a été prise.

L'ancien haut fonctionnaire, désormais associé dans un fonds d'investissement après avoir été directeur du Trésor, n'a pas mâché ses mots contre un arbitrage jugé "extrêmement dangereux", et pour lequel ses services ont "essayé de limiter les dégâts".

Il était cité comme témoin au procès pour négligences de la directrice générale du Fonds monétaire international.