Les salariés, qui travailleront 37 heures 45 minutes à partir de septembre, verront leur rémunération augmenter de 3,1%. C'est une augmentation moindre que ce que prévoyait la loi avant une nouvelle disposition des ordonnances Macron permettant aux entreprises de moduler le temps de travail et la rémunération horaire sans avoir à justifier de difficultés économiques.

"C'est un moindre mal de signer. Cela nous préserve d'une externalisation et nous donne une visibilité pour l'avenir", explique Jean-Paul Guy, de la CFTC.

Les syndicats FO, CFTC et CFE-CGC qui ont signé l'accord disent avoir obtenu de pouvoir renégocier l'entente tous les cinq ans et non tous les trois ans comme le souhaitait la direction. Les salariés bénéficieront par ailleurs d'une prime de 100 euros chacun à la signature de leur contrat.

Le site de Vesoul, qui compte plus de 2.000 salariés, est spécialisé dans la logistique de pièces détachées automobiles.

Pour Jean-Paul Guy, cet accord est un moyen de le protéger de la concurrence. "Nous sommes maintenant comparés à des logisticiens. Or les logisticiens ont des taux horaires bien plus bas", a-t-il dit.

La CGT, qui a refusé de signer le contrat, estime que les autres syndicats mettent en danger toute la filière de l'automobile.

"Remettre en cause les 35h, c'est un signe que PSA lance à tous les constructeurs automobiles. Tous les patrons vont essayer de s'engouffrer dans cette brèche", a déclaré à Reuters Jean-Paul Mercier, délégué CGT.

"S'il y a des gains de productivité à aller chercher, il faudrait plutôt aller les chercher du côté de la direction et des actionnaires."

Il promet de futures mobilisations sur le site pour dénoncer l'accord.

Avant les ordonnances de septembre modifiant le Code du travail, les heures supplémentaires devaient être majorées au minimum de 10% si un accord d'entreprise le prévoyait ou, à défaut, de 25% pour les huit premières heures et de 50% pour les suivantes.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)