par Gilles Guillaume

Le premier constructeur automobile français et numéro deux européen par les ventes a réalisé sur les trois premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 13,99 milliards d'euros, en hausse de 27,5% sur un an, alors que les neuf analystes interrogés par la rédaction de Reuters attendaient en moyenne 13,09 milliards.

A périmètre constant, la hausse ressort à 22,8%.

"PSA prévoit maintenant pour le premier semestre un résultat opérationnel courant largement positif pour le groupe et positif pour sa division automobile", a indiqué le constructeur dans un communiqué.

L'objectif qu'il s'était fixé jusqu'ici était simplement de renouer avec un bénéfice opérationnel courant au premier semestre, période la plus importante de l'exercice pour les ventes automobiles.

Vers 9h50, l'action PSA gagnait 2,7% à 23,50 euros, surperformant l'indice DJ Stoxx des valeurs automobiles européennes qui gagnait à la même heure 0,7%.

"Les volumes sont plutôt meilleurs que prévu, le renforcement de la guidance pour le premier semestre est bienvenu car plus ils seront solides sur le début de l'année, plus l'impact de la disparition des primes à la casse sera dilué sur l'exercice", commente Philippe Barrier, analyste du secteur chez la Société générale.

Il se dit également agréablement surpris par la variation du mix produit du groupe, ressortie en hausse de 7%, signe que le chiffre d'affaires n'est pas seulement soutenu par l'effet volume sur les petits modèles induit par les aides de l'État.

Au cours d'une téléconférence avec les analystes, le directeur financier Frédéric Saint-Geours a refusé de qualifier l'expression "largement positif" employée pour le résultat opérationnel du premier semestre et de livrer une prévision pour la deuxième moitié de l'année, indiquant qu'il faudra attendre pour cela la publication des premiers semestriels du groupe, fin juillet.

"Le mois d'avril se présente bien lui aussi, le carnet de commandes reste bon", a-t-il simplement indiqué.

AMORCE DE REPRISE DANS LES UTILITAIRES

PSA, qui estime toujours que l'environnement risque d'être "difficile" au second semestre en Europe, marché pour lequel il confirme son pronostic d'une contraction de 9% sur l'ensemble de 2010, continue pour l'heure de profiter du boom des commandes suscité par la prime à la casse en France ainsi que du succès de nouveaux modèles comme la dernière Citroën C3 et les Peugeot 3008 et 5008.

Il compte sur ses autres lancements pour faire face à la dégradation attendue durant la deuxième partie de l'année. Dans une présentation, le groupe ajoute qu'il réduira si besoin sa production au second semestre pour ajuster à la demande ses niveaux de stocks, maintenus fin mars à 62 jours.

PSA vise une nouvelle hausse de sa part de marché sur le continent européen cette année mais cherche aussi à réduire sa dépendance vis-à-vis de l'Europe, où il a réalisé en 2009 plus de 76% de son chiffre d'affaires. Il mise notamment sur la Chine, où les ventes de Citroën ont quasiment doublé au premier trimestre grâce notamment au succès de la famille C-Quatre, qui compte une berline trois volumes spécialement conçue pour le marché chinois.

Le constructeur bénéficie aussi d'un comparatif favorable puisqu'au premier trimestre 2009, en pleine crise du secteur, son chiffre d'affaires avait dégringolé de presque 25%. Il profite également de la performance de Faurecia, dont il détient encore 57,4% et qui consolide l'américain Emcon depuis le 1er janvier, ainsi que de la reprise qui semble s'amorcer en Europe sur le marché du véhicule utilitaire léger, qui a progressé de 6,1% au premier trimestre.

"Après deux années moroses, le marché des VUL est reparti à la hausse", souligne le groupe dans son communiqué. PSA renforce sa position de numéro un européen sur un segment qui a particulièrement souffert du ralentissement des échanges économiques, et affiche une part de marché de 22,7% au premier trimestre contre 22,2% un an plus tôt.

En ajoutant les voitures, la part de marché de PSA a également augmenté pour atteindre 14,6%, contre 13,5% au premier trimestre 2009. Au total, les ventes mondiales du groupe ont grimpé de 28,2% à 914.000 unités.

Edité par Jean-Michel Bélot