Ses résultats du troisième trimestre indiquent que son segment cloud privé — les deux-tiers du chiffre d’affaires consolidé — a vu ses ventes progresser de 10.7% par rapport à l’an dernier à la même époque. 

Performance comparable sur le segment cloud public — un cinquième du chiffre d’affaires consolidé — avec des ventes qui progressent de 11.9%. Au niveau géographique, la dynamique est positive ailleurs en Europe et dans le reste du monde, avec des taux de croissance supérieurs à ceux observés en France. 

Niveau finances, le message des investisseurs a été entendu et l’intensité capitalistique de l’activité, si elle reste exceptionnellement élevée, ne devrait pas dépasser 40% du chiffre d’affaires en 2024 — comme sur l’année 2023 donc. 

En 2021 et 2022, cette intensité capitalistique — investissements en proportion du chiffre d’affaires — était supérieure à 50%. OVH conduisait alors dans le rouge, à très haut régime et en bord de piste.

Sa position financière du moment ne lui laisse plus cette marge de manoeuvre, car l’exploitation est marginalement profitable et l’endettement deux fois supérieur aux capitaux propres ; le groupe doit donc revenir vivre dans ses moyens.

Un premier signal avait été envoyé il y a trois mois lors de la publication des résultats du premier semestre : pour la première fois depuis l’IPO, le cash-flow d’exploitation couvrait alors les investissements.

Dans la même veine, OVH annonçait hier — en Anglais dans le texte — que son cash-flow libre « unlevered », c’est-à-dire avant l’amortissement de sa dette, serait également positif en 2024. A priori, le cash-flow libre « levered », c’est-à-dire potentiellement distribuable aux actionnaires, devrait lui rester dans le rouge.

Transparence appréciable : OVH sépare bien dans ses communications la part des investissements de maintenance — ceux nécessaires pour garder l’activité à niveau — de la part des investissements de croissance.

Les premiers devrait attendre €120-€140 millions en 2024, pour un chiffre d’affaires qui devrait osciller autour de €960-€990 millions et un cash-flow d’exploitation qui devrait lui évoluer dans la fourchette de €360-€390 millions.

La génération de cash-flow libre avant investissements de croissance devrait ressortir entre €220 et €250 millions. Vu sous ce prisme, la valorisation du moment est naturellement très attractive.

Projetés atteindre 23% du chiffre d’affaires, les investissements de croissance devraient pour leur part osciller entre €220 et €230 millions. Ils absorberont donc l’intégralité du cash généré par l’activité — mais pas davantage.

Comme nous le décrivions dans nos précédents commentaires de résultats, OVH évolue donc dans un arbitrage permanent entre profitabilité et croissance. La seconde option est privilégiée, à raison, puisque une fois atteinte une position compétitive dominante et sécurisée, cette dernière sera virtuellement inattaquable. 

Voir également OVH Groupe : Pure player européen de l'infrastructure du cloud.