Stabio (awp) - Rapelli entend conserver toute son activité au Tessin, même si son personnel est constitué en grande partie de frontaliers italiens. Le salaisonnier tessinois, filiale à 100% du groupe zurichois Orior, a renoncé à multiplier les débouchés pour écouler sa production. Trois tentatives de développer les exportations se sont soldées par des échecs, a expliqué son directeur général (CEO) Glauco Martinetti dans un entretien à AWP.

La force du franc et le tourisme d'achat représentent un défi pour l'entreprise, mais pas question pour Rapelli de délocaliser soit sa production soit sa chaîne d'approvisionnement. Depuis ses origines en 1929, l'entreprise est solidement ancrée dans la région du Sottoceneri, où elle entend poursuivre son activité.

Alors qu'une forte majorité des salariés sont frontaliers, M. Martinetti se défend de toute sous-enchère salariale, rappelant que la branche de la boucherie-charcuterie en Suisse fait l'objet d'un contrat collectif de travail (CCT) national de force obligatoire, qui impose notamment des salaires minimaux.

A en croire le Tessinois, le phénomène de substitution de la main d'oeuvre locale par des travailleurs italiens, tel qu'observé dans certains secteurs, ne touche pas la boucherie. "Dans notre profession, il n'y a quasiment pas de chômage parmi les professionnels au bénéfice d'une formation", assure-t-il.

En Suisse, la stratégie de distribution de Rapelli s'appuie sur un réseau bien diversifié. Présente chez Migros sous sa propre marque, l'entreprise fournit également d'autres distributeurs sous le label Ticinella. Elle assure aussi pour des tiers la production en marque blanche de spécialités de charcuterie et de plats cuisinés, et fournit des restaurateurs au sud du Gothard.

Paradoxalement, les affaires qui ont récemment terni l'image du secteur ont profité au charcutier de Stabio. "Certains scandales se sont traduits pour nous par une augmentation des ventes, les clients réorganisant leur approvisionnement en un temps record".

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