(Actualisé avec retour des émissaires européens la semaine prochaine à Kiev)

KIEV, 13 novembre (Reuters) - Les députés ukrainiens n'ont pas pu s'entendre mercredi sur la libération de la dirigeante d'opposition Ioulia Timochenko, réclamée par l'Union européenne pour permettre la signature à la fin du mois d'un important accord d'association et de libre-échange avec Kiev.

L'Allemagne et la Lituanie ont pressé Kiev de parvenir à des "résultats" avant le sommet UE-Ukraine du 28 novembre à Vilnius. Une nouvelle séance sur le même dossier est prévue le 19 novembre au Parlement de Kiev.

Des négociateurs de l'Union européenne, l'Irlandais Pat Cox et l'ancien président polonais Alexandre Kwasniewski, se sont rendus mardi dans la capitale ukrainienne pour tenter d'obtenir un transfert en Allemagne de Ioulia Timochenko, qui fut Premier ministre de l'Ukraine en 2005 puis de 2007 à 2010.

"Nous avons l'intention de retourner à Kiev la semaine prochaine et d'y rester aussi longtemps que nécessaire, de voir autant de monde et de faire tout ce qu'il faudra pour obtenir un succès", a déclaré le premier, s'adressant à la presse à son retour à Bruxelles, mercredi.

L'égérie de la "révolution orange" purge depuis 2011 une peine de sept ans de détention pour abus de pouvoir. L'UE a dénoncé un procès politique.

Son grand rival, le président Viktor Ianoukovitch, qui l'a battue de peu au second tour de la présidentielle en février 2010, refuse de la gracier, craignant que son retour en politique ne gâche ses chances de réélection en 2015.

Sous la pression de l'UE, il toutefois a fait savoir qu'il promulguerait toute loi adoptée par le Parlement permettant à son adversaire d'être transférée en Allemagne pour suivre un traitement médical. Ioulia Timochenko se plaint de douleurs au dos.

Lors d'une séance extraordinaire mercredi, les députés pro-Ianoukovitch et les partisans de Timochenko n'ont pu se mettre d'accord sur un texte autorisant la libération de l'ancien Premier ministre, chaque camp s'accusant de mettre en danger l'accord de libre-échange avec l'UE qui doit être signé dans la capitale lituanienne.

Le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a souligné mercredi que le temps pressait. "Nous regrettons que le Parlement ukrainien n'ait pu se mettre d'accord une nouvelle fois aujourd'hui sur une mesure judiciaire permettant que Ioulia Timochenko puisse suivre un traitement médical à l'étranger. C'est une occasion ratée. Le temps presse", a-t-il déclaré.

Pour le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius, "beaucoup repose dans les mains du président Ianoukovitch". "Il peut prendre les décisions qui s'imposent, assumer l'avenir de son pays", a-t-l dit. (Natalya Zinetset et Richard Balmforth, Guy Kerivel et Jean-Philippe Lefief pour le service français)