Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a terminé en forte baisse mercredi sur fond de regain du yen, valeur refuge, alors que les tensions s'exacerbent entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a lâché 1,29% (-257,30 points) à 19.738,71 points, tombant au plus bas depuis fin mai. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé 1,07% (-17,42 points) à 1.617,90 points.

Du côté des devises, le dollar est passé sous la barre des 110 yens, contre 110,55 yens mardi à la fermeture de la place tokyoïte, tandis que l'euro fléchissait à 129,15 yens (contre 130,55 yens), des mouvements défavorables aux titres des groupes exportateurs japonais.

La Corée du Nord a averti mercredi qu'elle pourrait tirer des missiles près de l'île américaine de Guam, dans le Pacifique, quelques heures après une spectaculaire mise en garde du président américain Donald Trump, promettant au régime communiste "le feu et la colère".

"Les mots utilisés par M. Trump étaient très forts", a commenté auprès de l'AFP Mari Iwashita, économiste chez SMBC Friend Securities. "Les inquiétudes ont incité les investisseurs à fuir le risque, ce qui a dopé le yen et tiré la Bourse vers le bas".

Sur le front des valeurs, Toshiba s'est fait remarquer par un bond de son action de 3,20% à 290 yens à la clôture, après un démarrage en fanfare (+9% en début de matinée).

Le conglomérat industriel devrait publier jeudi, date limite, ses résultats annuels 2016/17 en grande partie approuvés par ses commissaires aux comptes, a rapporté mercredi la presse.

"C'est un motif de soulagement" pour les investisseurs, selon Mme Iwashita. "Mais il est peu probable que cette hausse perdure. C'est une première étape de franchie mais il y a de nombreux autres obstacles sur le chemin" pour éviter une radiation de l'action.

- Japan Display dans le viseur -

Du côté des autres annonces qui ont animé la séance, Olympus a décroché de 6,99% à 3.790 yens au lendemain de l'annonce d'une rentabilité affaiblie au premier trimestre 2017/18, en particulier dans les équipements médicaux. Les performances financières du spécialiste des galettes de silicium de Sumco ont également déçu: l'action a chuté de 11,17% à 1.629 yens.

A l'inverse, le constructeur de deux-roues et équipements nautiques Yamaha Motor, qui a relevé ses prévisions annuelles après un solide premier semestre, a signé une des plus fortes hausses du Nikkei (+5,24% à 3.070 yens).

Parmi les derniers résultats de la saison, étaient attendus mercredi ceux du fabricant de pneumatiques Bridgestone, du géant publicitaire Dentsu ou encore de la firme de cosmétiques Shiseido.

Le spécialiste des écrans LCD de smartphones et tablettes Japan Display a pour sa part fait état de pertes et annoncé une restructuration d'ampleur, avec la suppression de 3.500 emplois à l'étranger et 240 au Japon, soit près de 30% de ses effectifs mondiaux. Avant l'officialisation de ce plan largement éventé dans la presse, le titre a reculé de 1,51% à 195 yens.

Cette jeune société, née il y a cinq ans de la fusion des activités de petits et moyens écrans à cristaux liquides (LCD) de Sony, Hitachi et Toshiba, est confrontée à la montée en puissance des écrans organiques électroluminescents (Oled), technologie qu'elle ne maîtrise pas, et à une concurrence asiatique féroce.

Du côté des valeurs phares de la cote, le rouge l'a emporté, que ce soit dans les technologies (Sony -1,56% à 4.402 yens, Nintendo -1,83% à 37.490 yens), l'automobile (Toyota -1,57% à 6.236 yens, Honda -1,19% à 3.072 yens) ou la finance (Mitsubishi UFJ -1,06% à 703 yens).

anb/ktr