New York (awp/afp) - Wall Street montait légèrement vendredi à la mi-séance en retenant le meilleur de chiffres mensuels sans éclat sur l'emploi américain mais ne semblant guère remettre en cause la santé du marché du travail: le Dow Jones prenait 0,29% et le Nasdaq 0,56%.

Vers 17H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 56,95 points à 19.956,24 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 30,50 points à 5.518,44 points, évoluant proche des niveaux jamais vus. L'indice élargi S&P 500 s'adjugeait 8,02 points, soit 0,35%, à 2.277,02 points.

"L'impression, c'est qu'il nous arrive plus de positif que de négatif", a résumé Art Hogan, de Wunderlich Securities, évoquant avant tout les chiffres mensuels de l'emploi, publiés vendredi avant l'ouverture.

"C'est l'un des indicateurs économiques les plus importants et, dans l'ensemble, c'était encourageant", a-t-il précisé.

Certes, le taux de chômage a légèrement augmenté et les créations d'emplois ont été moindres que prévu en décembre, même si elles ont été révisées en hausse pour le mois précédent, mais, après quelques hésitations, Wall Street semblait se concentrer sur des détails plus favorables.

"La révision en hausse est une bonne nouvelle et les salaires évoluent de façon positive", avec une nette progression, a énuméré M. Hogan.

Plusieurs analystes estimaient que la combinaison d'une hausse des salaires avec un relatif ralentissement des embauches témoignait largement d'une situation de plein emploi, vu le niveau toujours très faible du chômage.

Comme souvent, la réaction des marchés est d'autant plus difficile à déterminer que les investisseurs interprètent aussi ces chiffres au prisme des perspectives monétaires américaines et du rythme que pourrait suivre la Réserve fédérale (Fed) pour continuer cette année à limiter son soutien à l'économie.

"Les indicateurs d'aujourd'hui vont dans l'idée que la Fed va relever ses taux trois fois plutôt que deux en 2017", a estimé dans une note Steven Ricchiuto, de Mizuho, exprimant un point de vue répandu vendredi chez les analystes.

Cela irait dans le sens des prévisions faites en décembre par la banque centrale elle-même, qui avait alors resserré sa politique pour la première fois depuis un an, et auxquelles les investisseurs apparaissent largement résignés.

Quant aux autres indicateurs du jours, ils paraissaient passer au second plan, avec une aggravation inattendue du déficit commercial américain en novembre et une baisse largement anticipée des commandes industrielles le même mois.

- Amgen monte -

Après de grosses déceptions la veille, le secteur de la distribution continuait à animer le marché. La chaîne de magasins de vêtements Gap gagnait 2,09% à 23,74 dollars après des chiffres bien accueillis sur ses ventes de décembre.

Les magasins J.C. Penney, qui ont fait part d'un déclin de leurs ventes pendant les périodes de fêtes par rapport à 2015, perdaient 0,83% à 7,79 dollars.

Parmi les autres valeurs, la biotech Amgen gagnait 3,46% à 158,28 dollars, la justice des Etats-Unis ayant ordonné l'arrêt de la vente d'un médicament anti-cholestérol du groupe français Sanofi, estimant qu'il violait des brevets de l'américain.

Ce traitement est développé en partenariat avec le laboratoire américain Regeneron, qui chutait de 6,25% à 357,25 dollars.

Egalement dans le secteur, la biotech Illumina prenait 3,90% à 139,81 dollars après l'annonce de la scission de sa filiale Grail, destinée à la conception d'un test sanguin permettant de détecter précocement un cancer.

Le marché obligataire reculait nettement, le rendement des bons du Trésor à 10 ans progressant à 2,418% contre 2,351% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,998% contre 2,945% précédemment.

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