Zurich (awp) - Le laboratoire pharmaceutique et médical genevois Obseva a presque doublé sa perte nette au 2e trimestre par rapport à douze mois plus tôt. Les liquidités ont fondu de leur côté de 129 millions de dollars à fin décembre à 98,5 millions à fin juin, a annoncé mercredi le spécialiste de la santé féminine.

La perte nette s'est établie à 34,8 millions de dollars (près de 34 millions de francs suisses), contre 18,2 millions au 2e trimestre 2018. Les dépenses de recherche et développement (R&D) se sont montées à 28,4 millions et celles d'administration à 6,2 millions, quasiment le double dans les deux cas que douze mois plus tôt.

Au premier trimestre, la perte nette s'était établie à 25,7 millions de dollars, sous l'effet notamment d'une combustion accélérée de liquidités à des fins de recherche. La société avait annoncé notamment le lancement de deux nouvelles études de phase III d'ici la fin de l'année sur le Linzagolix contre l'endométriose (cause de près d'un cas d'infertilité sur deux).

Obseva a rappelé mercredi les "progrès significatifs" réalisés aux Etats-Unis après avoir clarifié avec l'Agence sanitaire américaine certains points de l'étude de phase II récemment finalisée autour du Nolasiban, destiné à améliorer l'issue des procédures de fécondation in vitro (IVF) et de reproduction assistée (ART).

Le laboratoire genevois anticipe le lancement d'un volet de recherches cliniques de phase III sur cette substance aux Etats-Unis fin 2019 ou début 2020. D'ici là et sous réserve du succès de l'étude Implant 4, une demande d'homologation devrait avoir été déposée sur le Vieux continent.

Le directeur général Ernest Loumaye a insisté en conférence téléphonique sur l'important et dynamique marché pour la fertilité assistée que représente la Chine. Il a laissé entrevoir d'ici la fin de l'année la conclusion d'un partenariat pour l'homologation et la distribution du Nolasiban avec un "acteur pharmaceutique d'envergure internationale" non précisé.

Crédit de 75 millions

Dans un communiqué séparé, la biotech de Plan-les-Ouates annonce par ailleurs avoir obtenu une facilité de crédit de 75 millions de dollars (en trois tranches d'un montant égal) de la part d'Oxford Finance, spécialisée dans l'accompagnement de sociétés des sciences de la vie. Les fonds serviront notamment à accélérer la dernière étape de produits en développement, comme l'étude de phase III sur le Nolasiban.

"Cette facilité de crédit renforce significativement notre position financière. Nous vivons une phase exaltante menant vers la partie commerciale de nos activités", a déclaré M. Loumaye.

La poursuite des cinq programmes cliniques avancés sur le Nolasiban et le Linzagolix devrait faire enfler les dépenses de recherche et développement dans une fourchette de 105 à 110 millions de dollars sur l'ensemble de l'année, a prévenu le directeur financier Tim Adams. Les réserves existantes et la nouvelle ligne de crédit devraient néanmoins assurer les besoins de financement jusqu'en fin d'année prochaine.

A 14h55, la nominative Obseva, dans un volume d'échanges très faible, cédait 7,4% à 10,00 francs suisses, lanterne rouge d'un SPI tout juste à l'équilibre.

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