Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ne parvenaient pas à rebondir jeudi à l'ouverture, au lendemain de leur pire séance depuis deux mois, sur fond de risques sur la croissance et de négociations incertaines sur la dette américaine.

Les places financières en Europe évoluent en légère baisse dans les premiers échanges: Paris recule de 0,29%, Londres de 0,40%, Milan de 0,14% vers 07H15 GMT.

Francfort perd 0,15%, alors que l'Allemagne est entrée en récession technique au premier trimestre 2023, avec une deuxième baisse consécutive de son produit intérieur brut (-0,3%).

Par ailleurs, l'amélioration du moral des consommateurs allemands devrait perdre en vigueur en juin, le climat économique incertain et l'inflation persistante n'aidant pas à faire des achats selon le baromètre GfK publié jeudi.

Et en France, le climat des affaires se dégrade de nouveau en mai, selon l'Insee.

Mercredi, l'Europe boursière avait connu sa pire séance depuis le 15 mars, en pleine tourmente bancaire aux Etats-Unis, avec une baisse de 1,81% pour l'Eurostoxx 600.

En Asie Tokyo a repris sa marche en avant (+0,39%) après deux séances de baisse. Les doutes sur la vigueur de l'économie chinoise fragilisaient encore les cours à la Bourse de Hong Kong (-2,05%) et Shanghai (-0,12%) dans les derniers échanges.

Le yuan est à son plus bas niveau depuis le 30 novembre jeudi avec la perspective de possibles mesures de relance face à une reprise moins vigoureuse que prévu.

Mercredi, les trois principaux indices de Wall Street ont baissé.

Une semaine environ avant un possible défaut de paiement américain, l'agence de notation Fitch a placé "sous surveillance" la note AAA des Etats-Unis.

A ces "interrogations interminables" sur la dette s'ajoute l'"incertitude quant au degré de resserrement monétaire supplémentaire qui pourrait être approprié" dans les prochains mois par la Banque centrale américaine, note John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud, après la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Fed.

Le marché actions espérait il y a encore peu un virage monétaire et plusieurs baisses d'ici la fin de l'année.

Les taux d'intérêt des Etats demeurent élevés en Europe comme aux Etats-Unis.

Nvidia dope les semi-conducteurs

Les résultats supérieurs aux attentes publiés mercredi par le géant américain des cartes graphiques Nvidia, qui bénéficie du boom mondial de l'intelligence artificielle générative, profitaient au secteur partout dans le monde.

Au Japon, les fabricants d'équipements pour l'industrie se sont envolés comme Advantest (+16,22%), Tokyo Electron (+3,01%), Screen Holdings (3,52%) et Sumco (4,36%). Taiwan Semiconductor gagnait 3,43%, Samsung Electronic 0,88%.

En Europe, ASLM prenait 4,02%, Soitec 4,70%.

Le cours de Nvidia, qui pèse déjà plus de 750 milliards de dollars en Bourse, a bondi de près de 25% dans les échanges après-Bourse. Depuis le début de l'année, le prix de son action a doublé.

Generali mieux que prévu

Le numéro un de l'assurance en Italie, Generali (+1,26%), a vu son bénéfice net plus que doubler au premier trimestre, à 1,2 milliard d'euros, grâce à la "croissance robuste" de son segment dommages, bien supérieurs aux attentes.

Par ailleurs, la première banque d'affaires italienne Mediobanca (-0,14%) compte verser jusqu'à 3,7 milliards d'euros à ses actionnaires dans la période 2024 à 2026, et s'est fixé des objectifs financiers ambitieux, en misant sur la croissance de sa gestion de patrimoine.

Du côté des devises et des matières premières

Le pétrole relâche un peu de ses gains depuis le début de la semaine: le baril de Brent de Mer du Nord céde 0,26% à 78,16 dollars et le baril de WTI américain 0,39% à 74,05 dollars vers 07H05 GMT.

Le prix du gaz baisse de 0,84% à 27,55 euros le mégawattheure sur le marché ,européen.

L'euro reste faible (-0,24%) face au dollar à 1,0724 dollar pour un euro.

Le bitcoin recule de 0,68% à 26'220 dollars.

afp/jh