ROME, 22 novembre (Reuters) - L'Italie va recourir à un nouveau dispositif mis en place par sa propre banque centrale pour sauver quatre banques de taille modeste de la faillite avant l'entrée en vigueur de nouvelles normes européennes en janvier sur le sauvetage des établissements bancaires, ont dit à Reuters des sources du secteur.

L'opération sera conduite par la Banque d'Italie pour un coût d'au moins trois milliards d'euros, selon ces sources. Ce coût sera supporté par les banques italiennes, qui financent un Fonds national de résolution nouvellement créé, et non par les contribuables.

L'Italie veut agir avant l'entrée en vigueur en janvier des nouvelles normes européennes, par lesquelles les actionnaires et les détenteurs de créances, ainsi que les déposants disposant de plus de 100.000 euros sur leurs comptes, devront subir des pertes avant toute injection d'argent public dans un établissement pour le sauver.

Banca delle Marche, Banca Popolare dell'Etruria, Cassa di Risparmio di Ferrara et Cassa di Risparmio di Chieti ont toutes été placées sous la direction d'un administrateur spécial au cours des deux dernières années après la découverte de trous dans leurs bilans.

Ces établissements ne posent pas de risque systémique mais Rome craint que les nouvelles règles n'infligent des pertes aux particuliers détenteurs de créances et ne détournent l'épargne des ménages des banques.

L'Italie pourrait lancer l'opération dès lundi, ont dit les sources. La Banque d'Italie créerait quatre structures de défaisance dans lesquelles seraient placés les actifs dégradés de chacun des quatre établissements, pour lesquels elle tenterait ensuite de trouver des acquéreurs, ont précisé les sources. (Stefano Bernabei, avec Paola Arosio; Bertrand Boucey pour le service français)