PARIS - Alain Juppé, confronté à une équation quasi impossible pour le second tour de la primaire face au désormais favori François Fillon, entend mener le combat "projet contre projet" avec l'objectif d'entamer la crédibilité du programme de son rival.

Le maire de Bordeaux, qui doit combler un déficit de voix considérable avec près de 16 points de retard sur le député de Paris, se dit pourtant convaincu d'"une nouvelle surprise".

Arithmétiquement parlant, le défi est colossal pour l'ex-champion des sondages, crédité de plus de 1,15 million de voix. Fort de plus de 1,78 million de suffrages, François Fillon peut escompter un report de voix significatif des électeurs de Nicolas Sarkozy (plus de 831.000), qui a apporté son soutien à son ancien Premier ministre.

Se posant en contrepoint de la "radicalité" prêtée à François Fillon en matière économique et sociétale, Alain Juppé prend le risque de s'aliéner l'électorat de droite en s'avançant presque sur la voie de l'anti-libéralisme et du progressisme.

"C'est un combat projet contre projet qui s'engage", a lancé hier soir l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac. "Je veux faire des réformes équitables dont tous les Français tireront bénéfice", a poursuivi celui qui avait appelé les "déçus du hollandisme" à le rejoindre.

A gauche, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a appelé ce matin Emmanuel Macron à se présenter à la primaire de la gauche pour éviter un émiettement des candidatures de gauche face à François Fillon.

"Le paysage se décante, nous avons un Fillon ultra, d'une droite extrême, avec une unité (...) à la base (...) il faut qu'en face se constitue un front de l'ensemble de la gauche", a-t-il dit sur France Info.

Mais cité par Le Monde, Emmanuel Macron a réitéré ce matin son refus de participer à la primaire de la gauche. "Je vais continuer de creuser mon sillon, je ne me détermine pas en fonction des autres", a-t-il dit. "Cela ne remet pas en cause ma volonté de ne pas y participer."

L'ancien ministre de l'Economie de François Hollande entend sortir du carcan des partis pour promouvoir un large rassemblement de "progressistes". Il courtise notamment l'électorat centriste qui pourrait se tourner vers lui si François Fillon est le candidat de la droite.

---

PARIS - Sept personnes ont été interpellées à Strasbourg et à Marseille dans le cadre d'une enquête sur un projet d'attentat en France, a annoncé ce matin le ministre de l'Intérieur.

Les suspects, âgés de 29 à 37 ans, ont été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche, a précisé Bernard Cazeneuve dans une déclaration à Paris. Ils sont de nationalité française, marocaine et afghane.

"L'aboutissement du travail de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) a permis de mettre en échec une action terroriste envisagée de longue date sur notre sol", a dit Bernard Cazeneuve, sans préciser le lieu visé.

Cette opération a eu lieu moins d'une semaine avant l'ouverture, prévue vendredi, de la 446e édition du célèbre marché de Noël de Strasbourg, qui attire chaque année une foule d'environ 2 millions de personnes dans les rues de la capitale alsacienne.

Mais le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a assuré que le marché de Noël n'était pas visé et que les suspects envisageaient plutôt de frapper "en région parisienne".

---

BASE AERIENNE DE TAL AFAR, Irak - Les milices chiites des Forces de mobilisation populaire (FMP) affluent vers Tal Afar, dans le nord-ouest de l'Irak, pour couper les voies d'approvisionnement de Mossoul, dernier bastion irakien des djihadistes de l'Etat islamique (EI).

Après avoir pris la base aérienne voisine, mercredi, les FMP achèvent désormais l'encerclement de cette localité située 60 kilomètres au sud de Mossoul. "Notre objectif est clair, c'est de libérer tout le territoire irakien et de couper les voies logistiques venant de Rakka, en Syrie", a déclaré le commandant Abou Mohammed al Attabi, interrogé sur la base aérienne, d'où Tal Afar est clairement visible.

La prise de la ville achèverait l'encerclement de Mossoul, déjà assiégée au Nord, au Sud et à l'Est par les forces gouvernementales et les combattants kurdes.

---

KABOUL - Un attentat suicide a été commis ce matin dans une mosquée chiite de Kaboul tuant au moins 27 personnes et en blessant 35 autres.

En juillet, plus de 80 personnes ont péri dans une attaque commise lors d'un rassemblement de chiites appartenant à la minorité Hazara. L'organisation Etat islamique avait revendiqué l'attentat.

---

BERLIN - Les sociaux-démocrates du SPD, qui participent à la coalition de gouvernement avec les conservateurs en Allemagne, disent ne pas être convaincus par la décision d'Angela Merkel de briguer un quatrième mandat consécutif.

Après onze années au pouvoir, la chancelière allemande est à court d'idées et l'annonce de sa candidature, hier soir, se résume à "une performance relativement faible", a estimé le parti de centre gauche. "Je ne vois pas comment Angela Merkel veut améliorer ce pays et le préparer aux défis de l'avenir", a commenté Katerina Braley, secrétaire générale du SPD.

---

LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May a promis aujourd'hui de dissiper les craintes du patronat, qui redoute de se trouver "au bord du gouffre" lorsque la Grande-Bretagne quittera effectivement l'Union européenne.

Theresa May, qui s'exprimait devant l'organisation patronale CBI, a notamment laissé entendre qu'elle n'était pas hostile à un accord de transition qui laisserait le temps à Londres de définir le cadre de ses relations économiques avec l'UE à l'issue de la procédure de divorce.

Elle s'est également efforcée de rassurer les investisseurs au sujet de son projet visant à faire entrer les salariés dans les conseils d'administration et de sa promesse de lutter contre les excès en matière de rémunérations.

Theresa May a par ailleurs répété qu'elle comptait faire passer le taux de l'impôt sur les sociétés de 20 à 17% d'ici 2020 afin que la Grande-Bretagne ait le taux d'imposition des bénéfices le plus faible des 20 principales économies mondiales.

---

TORONTO - Le Canada va éliminer les centrales électriques traditionnelles au charbon d'ici 2030 mais laissera de la souplesse aux provinces du pays durant la transition, a déclaré aujourd'hui la ministre de l'Environnement, Catherine McKenna.

Elle a précisé devant la presse à Ottawa que le gouvernement allait accélérer le calendrier existant depuis 2010 pour les quatre provinces qui produisent encore de l'électricité à partir de la combustion de charbon (l'Alberta, la Saskatchewan, la Nouvelle-Ecosse et le Nouveau-Brunswick).

Dans la répartition institutionelle des prérogatives, les provinces canadiennes bénéficient d'une large autonomie sur les questions environnementales. Elles devront soit opter pour des technologies permettant la capture des émissions de carbone, soit fermer les centrales électriques. Certains sites seront cependant autorisés à rester ouverts si des émissions de CO2 équivalentes sont supprimées ailleurs.

---

MARSEILLE - La piste d'un règlement de comptes est privilégiée après la découverte du corps d'un adolescent de 15 ans, en partie brûlé et probablement tué d'une balle dans la tête, dans les quartiers nord de Marseille, a-t-on appris lundi de source policière confirmant une information du site internet de La Provence.

L'autopsie de la victime, dont le corps a été trouvé vendredi par un promeneur dans le XIIIe arrondissement de la ville, a permis de déterminer la présence d'un impact de balle. Selon le site web du quotidien, le lycéen aurait disparu jeudi après avoir été déposé par son père à une bouche de métro.

Si la piste d'un nouveau règlement de comptes devait se confirmer, il s'agirait de la 31e personne tuée dans des circonstances similaires depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, dont 27 à Marseille.

---

TOULOUSE - Le procès en appel dans l'affaire des paris suspects lors du match de handball Montpellier-Cesson en 2012, pour lequel l'international Nikola Karabatic avait été condamné à 10.000 euros d'amende en première instance, s'est ouvert aujourd'hui à Montpellier.

Son frère cadet Luka Karabatic avait quant à lui écopé pour les mêmes faits d'une amende de 15.000 euros en juillet 2015.

Seize autres personnes, parmi lesquelles six anciens coéquipiers des frères Karabatic, condamnés en première instance pour escroquerie ou complicité d'escroquerie à des amendes allant de 1.500 euros à 30.000 euros, comparaîtront également.

Ils sont soupçonnés d'avoir parié ou fait parier sur la défaite du club de Montpellier à la mi-temps d'un match de championnat de France contre Cesson-Sévigné en mai 2012, finalement perdu par le club montpelliérain.