Des entreprises telles que Nestlé, Unilever, Mahindra Group et Volvo Cars exhortent les dirigeants politiques à convenir d'un calendrier pour l'élimination progressive des combustibles fossiles lors du prochain sommet de l'ONU sur le climat.

Les 131 entreprises, dont le chiffre d'affaires annuel mondial s'élève à près de 1 000 milliards de dollars, ont écrit dans une lettre publiée lundi que les participants au sommet COP28 doivent s'engager à mettre en place des systèmes électriques 100 % décarbonés d'ici 2035 pour les économies les plus riches et à aider financièrement les pays en développement afin qu'ils puissent abandonner les combustibles fossiles d'ici 2040 au plus tard.

"Nos entreprises ressentent les effets et le coût de l'augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes résultant du changement climatique", écrivent les entreprises dans la lettre, coordonnée par l'organisation à but non lucratif We Mean Business Coalition, qui milite en faveur d'une plus grande action climatique à l'échelle mondiale.

"Pour décarboniser le système énergétique mondial, nous devons développer les énergies propres aussi rapidement que nous abandonnons l'utilisation et la production de combustibles fossiles", écrivent-elles.

Les 131 signataires de la lettre, dont Bayer, Heineken, IKEA et Iberdrola, couvrent un large éventail de secteurs et comprennent des multinationales et des petites et moyennes entreprises.

Les entreprises s'engagent de plus en plus à respecter leur propre calendrier de réduction des émissions, mais nombre d'entre elles reconnaissent que leur capacité à ralentir les émissions de CO2 responsables du réchauffement de la planète dépend d'une action plus rapide de la part des gouvernements.

La COP28 débute à Dubaï le 30 novembre dans un contexte où de plus en plus de scientifiques avertissent que le monde n'est pas en mesure d'éviter les pires impacts du changement climatique en atteignant les objectifs de l'accord de Paris de 2015, qui engageait les pays à limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 degré Celsius (34,7°F) par rapport aux niveaux préindustriels.

La vitesse à laquelle les pays devraient éliminer progressivement les combustibles fossiles sera l'une des questions les plus épineuses.

Les appels lancés par l'Europe et d'autres pays pour qu'ils cessent de brûler des combustibles émettant du CO2 se heurteront aux arguments des plus grands producteurs et consommateurs de combustibles fossiles du monde, ainsi qu'à ceux des pays les plus pauvres, qui affirment ne pas pouvoir réduire les émissions de CO2 assez rapidement sans un soutien financier nettement plus important de la part des pays riches. (Reportage de Tommy Reggiori Wilkes ; Rédaction d'Emelia Sithole-Matarise)