LONDRES, 3 février (Reuters) - Les banquiers d'investissement de Royal Bank of Scotland risquent de devoir renoncer à leurs bonus cette année, afin de dégager des liquidités pour payer les amendes liées à l'implication de la banque dans un scandale de manipulation du taux interbancaire Libor.

Plusieurs sources ont déclaré vendredi que la banque concluerait la semaine prochaine un accord amiable avec les autorités américaines et britanniques, acceptant de payer du même coup une amende de 400 à 500 millions de livres (460 à 575 millions d'euros).

De fait, la banque est sous la pression du ministre des Finances britannique George Osborne, soucieux que l'affaire ne coûte pas un sou au contribuable.

La Financial Services Authority (FSA), l'autorité de tutelle britannique, infligerait une amende d'une centaine de millions de livres à la banque, le reste étant à verser aux autorités américaines, ont dit des sources. Elles précisent que le ministère des Finances veut que les amendes américaines soient réglées avec l'argent qui sinon irait aux primes.

"Toute amende en Grande-Bretagne ira de toute façon au public et le chancelier a bien insisté sur le fait qu'à cette occasion la facture de toute amende aux USA soit payée par les banquiers et non par le contribuable", a dit une source du Trésor samedi.

RBS a versé 390 millions de livres à ses banquiers d'investissement l'an dernier et a proposé de réduire l'enveloppe des primes de 100 à 150 millions cette année pour régler les amendes légales, avaient dit des sources précédemment à Reuters.

RBS a été renflouée par Londres au plus fort de la crise financière, l'Etat prenant à cette occasion une participation de 81% moyennant une injection de 45,5 milliards de livres.

"Manipuler le marché du Libor est le symbole de tout ce qui est allé de travers avec le système bancaire ces dix dernières années; nous y mettons à présent bon ordre", a déclaré la source du Trésor.

RBS n'était pas joignable dans l'immédiat. (Matt Scuffham, Wilfrid Exbrayat pour le service français)