La banque française, filiale du groupe mutualiste BPCE (Banque populaire - Caisse d'épargne), a fait état mercredi d'une hausse de 8% de son bénéfice net en 2013, à 1,12 milliard d'euros hors impact de la réévaluation de sa dette et des coûts de restructuration.

En tenant compte de ces deux éléments, son bénéfice net a progressé de 16% sur l'année écoulée, à 954 millions d'euros.

Dans le cadre de son plan dit d'efficacité opérationnelle, Natixis indique avoir réduit ses charges de 143 millions d'euros en 2013, soit une réduction cumulée de 240 millions sur la période 2012-2013.

"On est encore aujourd'hui dans une zone où le coût du risque (provisions pour risque de crédit, NDLR) est élevé. On ne voit pas à ce stade de signes permettant d'anticiper trop vite une baisse de ce chiffre", a déclaré François Pérol, le président du directoire de BPCE, lors d'une conférence téléphonique.

"Même si elle donne quelques signes de reprise dans des pays, l'activité économique dans la zone euro n'est pas encore à un niveau qui permette de dire qu'on aura une décrue significative du coût du risque", a ajouté le dirigeant, qui est aussi président de Natixis.

Natixis a également indiqué avoir entamé les travaux en vue de l'introduction en Bourse d'ici fin juin d'une partie du capital de sa filiale d'assurance-crédit Coface.

Son directeur général, Laurent Mignon, a redit que l'opération pourrait porter sur environ 50% du capital de Coface.

FIN CONFIRMÉE DES ACTIFS TOXIQUES

La banque confirme dans le même temps que sa structure de défaisance, créée pendant la crise financière pour liquider ses actifs toxiques, sera fermée à l'horizon de la mi-2014.

Le groupe BPCE a de son côté annoncé un bénéfice net en hausse de 32,1% à 2,79 milliards d'euros pour 2013, tenant compte de l'impact de la réévaluation de sa dette.

A titre de comparaison, le résultat net de BNP Paribas s'est élevé l'an dernier à 4,83 milliards d'euros tandis que celui de la Société générale est ressorti à 2,18 milliards.

Il a été de 5,13 milliards pour le groupe Crédit agricole.

Ambitionnant à terme de devenir le numéro deux de la bancassurance en France, derrière le Crédit agricole, le groupe BPCE a décidé en fin d'année dernière de transférer à Natixis ses activités d'assurance et de ne pas renouveler à partir de 2016 son partenariat avec CNP Assurances dans l'assurance-vie.

"Nous souhaitons engager au plus vite des discussions industrielles avec CNP (...) Ce que nous comprenons, c'est que la CNP travaille à élaborer des propositions", a dit François Pérol. "Nous serons à l'écoute de ces propositions lorsqu'elles nous seront faites."

Interrogé sur sa mise en examen pour prise illégale d'intérêts en liaison avec sa nomination à la tête du groupe mutualiste en 2009, le président de BPCE n'a pas souhaité faire de commentaire.

"Il y a une instruction en cours. Elle est couverte par le secret de l'instruction", a dit François Pérol.

Le groupe bancaire aussi fait savoir qu'il n'avait pas d'intérêt à entrer au capital d'Euronext.

"Nous n'avons pas été véritablement sollicités pour participer au tour de table d'Euronext. Le groupe n'a pas d'intérêt pour investir dans cette société dont nous sommes aujourd'hui clients", a souligné François Pérol.

"A vrai dire, nous nous interrogeons sur la stratégie qui consiste à expliquer dans le même mouvement qu'Euronext est une activité stratégique pour notre pays et à faire la promotion d'une taxe sur les transactions financières qui devrait avoir pour conséquence d'en affaiblir l'activité et la valeur."

Au titre de 2013, Natixis versera un dividende de 0,16 euro par action, contre 0,10 euro pour 2012.

En Bourse, le titre a clôturé à 4,702 euros (+0,3%) mercredi avant ces annonces. Il gagne 10% depuis début janvier après un bond de 107% en 2013.

Avec Lionel Laurent, édité par Dominique Rodriguez

par Matthieu Protard