Le secteur de la bière est au centre de toutes les attentions. En annonçant hier avoir rejeté une offre de rachat de son concurrent britannique SABMiller, Heineken, contrôlé à plus de 50% par sa famille fondatrice, a mis la pression sur ses concurrents. Alors que le brasseur néerlandais gagne 2,19% à 60,73 euros, son prédateur malheureux flambe de plus de 9% à 3 317 pence. Les analystes estiment en effet que la manoeuvre de SABMiller faisait partie d'une stratégie visant à se mettre à l'abri d'une OPA potentielle de son rival Anheuser-Busch InBev, le numéro un mondial de la bière.

Or, sa tentative a échoué. De prédateur, il pourrait devenir une proie. Ce scénario a été conforté en milieu de journée par un article du Wall Street Journal selon lequel Anheuser-Busch InBev discutait avec des banques du financement d'une éventuelle OPA de 122 milliards de dollars (94,3 milliards d'euros). Du coup, le titre AB InBev gagne, lui, plus de 3% à 88,48 euros.

Citant une personne proche du dossier, le quotidien précise qu'AB InBev n'a pas engagé de discussions poussées avec SABMiller, ajoutant que le brasseur belge veut monter un financement avant de faire une démarche officielle.

La spéculation a traversé l'Atlantique. A Wall Street, l'action du brasseur nord américain Molson Coors bondit, elle, de 6,43% à 76,42 dollars. Les analystes à l'image de Credit Suisse, pensent que SABMiller pourrait tenter de jeter son dévolu sur l'américain pour stopper AB InBev.

Deuxième brasseur mondial, derrière Heineken, SABMiller est pénalisé à l'image du reste du secteur, par l'atonie des marchés en Europe et Amérique du Nord. Il mise donc sur les marchés émergents pour soutenir ses ventes en dépit de la faiblesse des taux de change.

(P-J.L)