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New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en hausse vendredi, agréablement surprise par un indicateur qui a montré un ralentissement de la hausse des salaires, une donnée essentielle pour la Banque centrale américaine (Fed) dans sa lutte contre l'inflation.

Vers 15H10 GMT, le Dow Jones gagnait 0,70%, l'indice Nasdaq prenait 0,28% et l'indice élargi S&P 500 avançait de 0,65%.

L'économie américaine a créé 223.000 emplois en net en décembre, soit moins que les 256.000 de novembre mais nettement au-dessus des prévisions des économistes, qui tablaient sur un gain de 200.000 postes seulement.

Ces dernières semaines, des chiffres meilleurs qu'attendu avaient tendance à prendre le marché à rebrousse-poil, lui faisant craindre un durcissement de la politique monétaire de la Fed.

Mais cette fois, les contrats à terme sur les indices, qui évoluaient dans le rouge, se sont immédiatement retournés après la publication, préparant le terrain à une ouverture de Wall Street en nette hausse.

"La raison en est que la hausse des salaires a ralenti" en décembre, a expliqué Quincy Krosby, de LPL Financial. Le salaire horaire moyen a ainsi progressé de 0,3% sur un mois, contre 0,4% en novembre.

"C'est très important", a poursuivi l'analyste, "parce que la Fed cherche à ramener le marché du travail vers un équilibre marqué par des salaires qui ne grimpent plus."

Autre élément de nature à calmer le marché de l'emploi, le taux de participation à la population active a augmenté, ce qui signifie que l'offre de travail est en hausse.

"Même si les créations d'emplois restent élevées et que le taux de chômage demeure bas (3,5%), la décélération des salaires (...) pourrait inciter la Fed à se contenter d'une hausse d'un quart de point (de son taux directeur) en février", a commenté, dans une note, Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.

Les opérateurs accordent désormais à cette hypothèse une probabilité de deux tiers, alors qu'elle était minoritaire il y a un mois face à celle d'un relèvement d'un demi-point.

Le marché obligataire reflétait également l'espoir d'une Fed levant le pied dans les mois à venir.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans, censés mieux refléter que les bons à 10 ans les anticipations en matière de politique monétaire, se détendait à 4,41%, contre 4,45% la veille.

L'élan de l'ouverture s'est néanmoins rapidement essoufflé côté actions, sapé par le secteur technologique. Les géants du Nasdaq Microsoft (-0,70%), Alphabet (-0,62%) ou Amazon (-0,82%) étaient ainsi tous en repli.

Sans surprise, Tesla pointait de nouveau parmi les plus fortes baisses (-4,05% à 105,87 dollars), toujours sous le coup d'un ralentissement de sa croissance et d'interrogations sur sa gouvernance.

Ailleurs à la cote, la compagnie aérienne Southwest Airline (+0,86% à 33,82 dollars) avançait malgré l'annonce que les perturbations majeures qui ont entraîné l'annulation de plus de 16.700 de ses vols vont lui coûter entre 725 millions et 825 millions de dollars.

Cet impact financier, qui tient à un manque à gagner mais aussi à des dépenses supplémentaires pour résoudre les problèmes logistiques qu'avait causé la tempête hivernale Elliott va pousser Southwest dans le rouge au quatrième trimestre, a prévenu la compagnie.

Silvergate Capital, maison mère de Silvergate Bank, continuait à dévisser (-11,93% à 11,07 dollars).

Cette petite banque californienne, qui s'est transformée ces dernières années en acteur majeur des cryptomonnaies, a fait état de retraits massifs au dernier trimestre 2022, sous l'effet de la panique suscitée par la faillite de la plateforme FTX.

WWE, la ligue professionnelle américaine de catch, cotée au New York Stock Exchange (NYSE), bondissait (+16,95% à 84,25 dollars) alors que son ancien patron, Vince McMahon, tente un putsch pour revenir aux manettes de l'entreprise.

Contraint au départ l'an dernier après des accusations de harcèlement sexuel, celui qui est toujours actionnaire de référence du groupe a annoncé jeudi qu'il prenait d'autorité la présidence du conseil d'administration.

Le conseil avait initialement estimé que son retour n'était pas opportun.

tu/pta