par Caroline Valetkevitch

Le marché attend tout particulièrement des détails sur les comptes et perspectives d'Apple, Microsoft et Procter & Gamble alors que certains résultats et perspectives, comme ceux de Google, d'IBM ou d'Advanced Micro Devices ont déçu la semaine dernière.

Cela, conjugué à la volonté du président américain Barack Obama de réduire la prise de risque des banques, a fait chuter les marchés boursiers pendant trois séances d'affilée.

Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a perdu 4,1%, le Standard & Poor's 500 3,9% et le Nasdaq Composite 3,6%.

Il s'agit de la plus mauvaise semaine pour le Dow depuis mars dernier. Le S&P et le Nasdaq n'avaient pas connu une baisse hebdomadaire aussi forte depuis octobre.

Les trois indices boursiers affichent désormais une baisse depuis le début de l'année.

Les marchés devraient rester nerveux. La semaine dernière, l'indice de la volatilité du CBOE a affiché son gain le plus élevé en trois séances depuis près de trois ans, avec une hausse de plus de 55% et de plus de 20% sur la seule séance de vendredi.

"On va continuer à voir s'affronter les informations relatives aux résultats et le bruit de la politique", commente John Praveen, responsable de la politique de placements chez Prudential International Investments Adviser.

EN ATTENDANT LA FED

Depuis que les démocrates ont perdu la sénatoriale partielle dans leur fief du Massachusetts mardi et avec elle leur majorité qualifiée de 60 sièges au Sénat, certains investisseurs se demandent si l'incertitude politique n'a pas pratiquement mis fin au rebond boursier entamé en mars dernier.

En fait, les résultats du dernier trimestre sont attendus en forte hausse par rapport à ceux du quatrième trimestre 2008, qui reflétaient la crise économique et financière, mais les investisseurs se montrent aujourd'hui plus exigeants sur les perspectives données par les sociétés, compte tenu du haut niveau d'attente sous-tendu par les cours de Bourse.

"Les sociétés comme Google, IBM, Intel ont toutes produit des bénéfices éclatants, mais on a vendu sur la nouvelle", commente Fred Dickson, chez D.A. Davidson & Co.

"Actuellement, nous avons de (bonnes) surprises du point de vue des résultats, aussi importantes que lors du trimestre précédent, mais les estimations ont déjà été beaucoup relevées en prévision de cela", souligne-t-il.

Chris Burba, spécialiste du court terme chez Standard & Poor's, voit au contraire dans la faiblesse du marché une "occasion d'achat".

Sur le plan macro-économique, les investisseurs attendent la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale mercredi - les taux directeurs devraient rester proches de zéro, leur niveau actuel - ainsi que la première estimation de la croissance économique pour le quatrième trimestre.

Le discours sur l'état de l'Union de Barack Obama, mercredi soir tard, est également très attendu.

Quant à la confirmation de Ben Bernanke à la tête de la Fed pour un second mandat, la Maison blanche s'est montrée optimiste dimanche, malgré l'annonce par plusieurs sénateurs démocrates de leur intention de voter contre.

Version française Danielle Rouquié