WASHINGTON, 5 septembre (Reuters) - L'administration de Donald Trump devrait annoncer mardi la fin d'un programme de protection des jeunes migrants clandestins aux Etats-Unis, une décision que les Etats de New York et Washington promettent par avance de contester en justice.

Le président américain a décidé de supprimer le programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals), qui empêche l'expulsion de près de 800.000 personnes arrivées illégalement en tant qu'enfants sur le territoire américain, tout en donnant six mois au Congrès pour trouver une solution alternative, ont rapporté des sources informées dimanche.

L'Attorney General (ministre de la Justice) Jeff Sessions détaillera cette décision devant la presse à 11h00 (15h00 GMT), mais ne répondra pas aux questions, a indiqué son ministère.

La suppression du programme Daca, à laquelle s'opposent les démocrates et certaines grandes entreprises américaines, fait débat au sein même du Parti républicain.

Mis en place par un décret de Barack Obama en 2012, le Daca est depuis longtemps la cible des conservateurs américains, lesquels avancent que l'immigration illégale fait perdre des emplois aux Américains.

Les défenseurs du programme, dont de grandes entreprises comme Microsoft ou Facebook, assurent que les "dreamers" ("rêveurs"), nom donné à ces jeunes migrants, ont grandi et ont été éduqués aux Etats-Unis, qu'ils sont intégrés à la société américaine et sont une chance pour l'économie du pays.

"La décision du président bouleversera les vies de centaines de milliers de jeunes gens qui n'ont jamais eu que l'Amérique pour foyer", ont déclaré les gouverneur et procureur général de l'Etat de New York, Andrew Cuomo et Eric Schneiderman, dans un communiqué commun, promettant une action en justice.

Le procureur général de l'Etat de Washington, Bob Ferguson, a lui aussi promis d'"utiliser tous les moyens juridiques" à sa diposition pour "défendre les milliers de 'Dreamers' de l'Etat de Washington".

Ferguson et Schneiderman figurent parmi 20 procureurs généraux qui ont écrit en juillet dernier à Donald Trump pour qu'il renonce à supprimer ce programme de protection. Neuf procureurs généraux ont au contraire promis d'engager une action en justice si le président n'y met pas un terme.

La Maison blanche réfléchirait à un compromis qui permettrait à tout jeune migrant en possession d'un permis de travail valide de rester aux Etats-Unis jusqu'à l'expiration du document, en l'absence de texte voté par le Congrès. Dans le même temps, le département de la Sécurité intérieure éviterait de cibler les 'Dreamers' lors des expulsions de clandestins.

Les "dreamers" ne sont qu'une partie des quelque 11 millions d'immigrés clandestins aux Etats-Unis, dont la majorité sont hispaniques, pour une population totale de plus de 324 millions d'habitants. (David Shepardson; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)