A l'occasion d'une journée investisseurs dans son usine de Shenyang 2, au nord-est de Pékin, Michelin (+0,28% 70,67 euros) a fait part de son intention de se lancer « à la conquête » de l'Empire du milieu, en annonçant vouloir doubler son activité sur le territoire "dans les dix années à venir". Le groupe de pneumatiques dispose actuellement de trois usines en Chine. Les sites de Shenyang 1 et 2, qui affichaient fin 2013 une capacité de production de 77 000 tonnes de pneus par an, et l'usine de Shanghai produit, de son côté, 76 500 tonnes de pneumatiques par an.

Avant de parvenir à doubler sa production en 2024, l'objectif avoué de la firme de Clermont-Ferrand est, dans un premier temps, de porter la production à 220 000 tonnes par an en 2019, en tirant parti du potentiel de croissance du premier marché automobile mondial, en volume avec 20,7 millions d'immatriculations en 2013.

Si celui-ci connaît, effectivement, une croissance exponentielle depuis le début des années 2000, le taux d'équipement automobile de la population chinoise reste, en revanche, encore largement inférieur à celui d'autres marchés, comme aux Etats-Unis, ce qui laisse augurer un potentiel de croissance encore élevé dans ce secteur.

Michelin, qui a abaissé ses prévisions de croissance il y a deux semaines, de 3% à une fourchette comprise entre 1 et 2%, en raison de la faiblesse de certains marchés notamment au Brésil, a toutefois pu mesurer, à cette occasion, le dynamisme du marché chinois. En effet, sur les neuf premiers mois de l'année, les revenus du segment Première monte (véhicules neufs) du groupe ont progressé de 10%.

En misant davantage sur ce marché "géant" qu'est le marché chinois, la firme clermontoise espère compenser les difficultés rencontrés par son outil industriel historique en Europe, composés de petites entités bien moins rentables.

(S.H)