Zurich (awp/afp) - La Finma, l'autorité suisse de surveillance des marchés financiers, a confirmé jeudi avoir reçu la demande d'autorisation de Libra, le projet de monnaie numérique initié par Facebook, que surveillent étroitement les banques centrales et autorités réglementaires.

"Cette requête n'est pas complète sur tous les points, mais permet cependant de lancer formellement le processus d'autorisation", a indiqué dans un communiqué la Finma, qui va maintenant analyser la demande en détail.

"La présente requête se distingue sensiblement du projet transmis à l'origine", a précisé la Finma, notamment sur le fait que le système de paiement doit comprendre également des jetons stables qui ne seront adossés qu'à une seule monnaie.

La demande a été déposée par l'Association Libra, basée à Genève, qui regroupe les partenaires du géant américain des réseaux sociaux Facebook dans ce projet de cryptomonnaies. L'association avait indiqué jeudi dans un communiqué avoir soumis sa candidature auprès du régulateur suisse pour obtenir une licence en tant que "système de paiement", en vue d'un lancement de la blockchain d'ici la fin de l'année.

Le projet incluait initialement des partenaires de poids dans les systèmes de paiements tels que PayPal, Visa et Mastercard, qui se sont toutefois désistés sous la pression des autorités alors que le projet a suscité de vives critiques et inquiétudes, notamment pour la protection des données personnelles ou les risques de blanchiment d'argent.

Banquiers centraux et autorités de régulation se sont aussi inquiétés des risques pour la stabilité financière.

Plusieurs ministres des Finances ont menacé d'interdire la Libra.

Après des mois de discussions, l'association a remis sa nouvelle copie, revue et corrigée, avec objectif de parvenir à un lancement officiel d'ici fin 2020, même si le nombre initial de "stablecoins" (les cryptomonnaies indexées à des devises) et leur calendrier de mise en service reste à déterminer.

Compte tenu de la portée internationale du projet, la Finma a insisté sur le fait qu'une coordination internationale était indispensable. Elle va donc examiner le projet en contact "étroit et régulier avec la Banque nationale suisse" et "avec plus de vingt autorités de surveillance et banques nationales au niveau mondial".

Mardi, le conseil de stabilité financière, un organisme qui dépend du G20, a publié un rapport qui doit servir de base de discussion pour déterminer comment encadrer les projets dit de jetons stables. Ce document qui doit servir de base de consultation a émis 10 recommandations, se concentrant notamment sur les outils dont vont avoir besoin les autorités de surveillance. Les recommandations finales doivent être publiées en octobre.

afp/rp