Le producteur brésilien de viande bovine Marfrig Global Foods SA a déclaré vendredi qu'il avait acheté près d'un quart des actions en circulation de BRF SA et qu'il visait à diversifier ses avoirs plutôt qu'à influencer la direction.

Marfrig a racheté 24 % des parts de BRF, le plus grand exportateur mondial de volaille qui transforme également du porc, pour un montant d'environ 800 millions de dollars, selon une source bien informée. Cette transaction intervient près de deux ans après l'échec des précédentes négociations de fusion entre les deux sociétés.

Mais Marfrig a déclaré qu'elle ne serait qu'un investisseur passif, sans représentation au conseil d'administration de BRF, et qu'elle avait pris cette participation pour diversifier ses investissements "dans un segment complémentaire au secteur dans lequel elle opère".

Les portefeuilles des deux sociétés pourraient être complémentaires s'ils étaient un jour réunis sous un même toit, étant donné que Marfrig se concentre sur le bœuf et BRF sur la volaille et le porc.

La capacité de Marfrig à acheter une part importante de son grand concurrent souligne la force de sa division nord-américaine, où la demande des consommateurs a été forte et les prix du bétail relativement bas. Cela a renforcé le cours de son action par rapport à BRF, dont les marges ont été comprimées par sa plus grande dépendance vis-à-vis du Brésil.

Les deux sociétés sont en concurrence avec la société plus importante JBS SA, qui peut se targuer d'avoir une base de production diversifiée et de vendre des aliments transformés et trois types de protéines. Alors que BRF possède la plupart de ses usines au Brésil, Marfrig vend du bœuf dans ce pays et en Amérique du Nord, où elle réalise la plus grande partie de ses revenus.

Les conditionneurs de viande brésiliens ont vu leurs bénéfices grimper en flèche ces dernières années, aidés par le renforcement de la demande de la Chine, surtout à partir de 2018, lorsqu'une maladie mortelle du porc l'a obligée à abattre des millions d'animaux, faisant ainsi de la place pour davantage d'importations en provenance de sociétés comme BRF et Marfrig.

Mais elles ont également été confrontées à des coûts en forte hausse ces derniers temps, alors que les prix du bétail ont grimpé en flèche et que les coûts des céréales ont atteint des sommets, menaçant de dévorer les marges bénéficiaires.

Les sociétés avaient discuté d'un rachat potentiel de BRF par Marfrig, mais ont rompu les discussions en juillet 2019.

Les actions de BRF ont accéléré leur hausse à la suite de la nouvelle, gagnant plus de 16 % vendredi après-midi à Sao Paulo. Les actions de Marfrig ont baissé d'environ 3 %.

JPMorgan Chase & Co a conseillé Marfrig pour cette opération, selon une source s'exprimant sous couvert d'anonymat.

La prise de participation de Marfrig dans BRF a été rapportée pour la première fois par le journal Valor Econômico.