Scania a dit lundi que les deux constructeurs étudiaient depuis quelque temps divers projets industriels permettant de bénéficier de synergies en recherche et développement, en assemblage et en sous-traitance.

"Ce processus a montré que la pleine réalisation des synergies potentielles ne pouvait être atteinte que par une proche coopération découlant d'une combinaison de deux groupes qui garderaient les valeurs uniques de leurs marques respectives", a fait savoir Scania.

MAN a dit être en discussions "mutuellement amicales" avec Scania. Il y a quatre ans, une OPA hostile lancée par l'allemand sur le suédois avait échoué.

Scania et MAN ont dit qu'une décision n'avait encore émergé de ces discussions, réagissant aux informations de médias qui avaient auparavant fait état de la volonté de Volkswagen, qui détient des parts de Scania comme de MAN, de réorganiser ses activités dans le secteur des poids lourds.

Le projet prêté au leader européen de l'automobile serait de porter sa participation dans Scania aux alentours de 75% à 80%, puis de transférer les presque 30% de MAN qu'il détient au suédois.

Au cours de clôture de vendredi, MAN valait 11,86 milliards d'euros environ et Scania près de 116 milliards de couronnes, soit à peu près le même montant en euros.

L'action MAN gagnait 6,6% à 87,88 euros à 12h35 GMT, un plus haut de deux ans et demi, tandis que Volkswagen prenait 2,15% à 116,451 euros et que Scania gagnait 1,16% à 147,70 couronnes.

Pour Jürgen Pieper, analyste de Metzler Equities, une reprise de MAN par Scania est pertinente et VW peut la gérer sans difficulté. "Financièrement, c'est une solution très bien conçue", dit-il.

VW a un trésor de guerre de 19,6 milliards d'euros et génère suffisamment de cash pour reprendre à la fois MAN et Scania, comme le signalait le mois dernier l'analyste Max Warburton, de Bernstein, à l'occasion des résultats du troisième trimestre du constructeur de Wolfsbourg.

Toute tentative de fusion risque toutefois de rencontrer une résistance syndicale farouche. Le puissant syndicat IG Metall a déjà dit qu'il rejetait le principe d'une reprise de MAN par Scania.

VW détient actuellement 45,7% de Scania et 71% de ses droits de vote. MAN contrôle 13,4% de Scania et 17,4% de ses droits de vote.

"Dans une perspective à court terme, l'opération pourrait n'être pas si bonne que ça pour Scania mais, à long terme, face à de plus gros concurrents tels que Volvo et Daimler, je pense que c'est ce qu'il faut faire parce qu'il est plutôt petit face aux autres acteurs", estime Morten Imsgard, analyste de Sydbank.

Victoria Bryan, Christian Krämer et Jans Schwartz en Allemagne, Johannes Hellstrom en Suède, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez