par Laurie Chen et John Irish

PÉKIN/PARIS, 24 novembre (Reuters) - La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, devrait rencontrer vendredi des représentants chinois à Pékin afin d'apaiser les relations alors que la Chine est sous le coup d'une enquête de l'Union européenne sur les subventions accordées aux véhicules électriques.

Catherine Colonna a été invitée à Pékin par son homologue chinois Wang Yi pour participer à une session du "dialogue de haut niveau sur les échanges humains".

La ministre des Affaires étrangères devrait discuter de la guerre en Ukraine avec son homologue chinois et appeler Pékin à user de son influence sur l'Iran pour empêcher une escalade dans le conflit entre Israël et le Hamas, a déclaré une source diplomatique française préférant conserver l'anonymat.

Catherine Colonna abordera également la question de la Corée du Nord, qui a déclaré cette semaine avoir réussi à placer un satellite de surveillance en orbite.

Cette visite intervient alors que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel sont attendus en décembre dans la capitale chinoise où ils doivent rencontrer le président chinois Xi Jinping.

La Commission européenne a ouvert au mois de septembre une enquête sur les subventions massives accordées par la Chine à ses constructeurs de véhicules électriques, qui leur permettent de casser les prix sur le marché européen.

Pékin estime que les mesures d'enquête proposées par l'Union européenne visent en réalité à protéger sa propre industrie.

Emmanuel Macron a déclaré que l'UE devait cesser d'être naïve et exiger des règles du jeu équitables avec des pays comme la Chine, et a poussé, en coulisses, la Commission européenne à lancer l'enquête.

"La ministre évoquera la volonté de l'UE d'affirmer davantage sa souveraineté en matière économique et de veiller à ce que les échanges avec la Chine soient plus équilibrés", a indiqué la source diplomatique.

La France soutient l'enquête de la Commission européenne "sans naïveté", a ajouté la source.

La Chine est le troisième partenaire commercial de la France, mais les entreprises françaises et européennes sont préoccupées par le déséquilibre commercial qui existe entre la Chine et l'UE, sa législation opaque sur les transferts de données transfrontaliers et les véhicules électriques chinois bon marché qui inondent le marché européen.

La France s'inquiète également des tentatives de la Chine d'obliger les entreprises françaises du secteur des cosmétiques à partager leurs secrets de fabrications avec des entités chinoises.

Xi Jinping a déclaré lundi à Emmanuel Macron que la Chine espérait que la France offrirait un environnement commercial équitable aux entreprises chinoises.

(Reportage Laurie Chen et John Irish; version française Camille Raynaud)