ajoute 13e, 14e et 15e paragraphes rejet de l'offre de Lufthansa par le syndicat, pas de grève dimanche

BERLIN (awp/afp) - Lufthansa a annulé plus de 800 vols vendredi au troisième jour de la grève de ses pilotes, appelée à se poursuivre samedi avec l'annulation de tous les vols internationaux de la compagnie aérienne allemande.

La compagnie a dû renoncer à 830 vols en Allemagne et en Europe vendredi, affectant 100.000 personnes environ.

Samedi, 95% des vols programmés par Lufthansa seront assurés, soit 2.863 sur 3.000 prévus, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Mais l'ensemble des 137 vols long courriers seront annulés, dont 88 liaisons intercontinentales, ce qui touche 30.000 passagers environ.

Depuis le début du mouvement mercredi, ce sont plus de 2.755 vols qui ont dû être annulés suite aux appels à la grève du syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit (VC), affectant au total plus de 345.000 passagers, selon Lufthansa.

Et une issue à ce conflit paraît encore très lointaine, tant les deux parties campent sur leurs positions.

Il s'agit du quatorzième mouvement de grève des pilotes de Lufthansa depuis le printemps 2014.

Au coeur du bras de fer entre le syndicat et la direction, des négociations salariales complètement bloquées.

Mettant en avant l'absence d'augmentations salariales depuis plus de cinq ans, alors même que l'entreprise faisait des bénéfices, Cockpit réclame rétroactivement une revalorisation moyenne de 3,66% par an sur cette période.

Lufthansa rejette catégoriquement cette revendication. "Nous payons nos pilotes nettement mieux que la concurrence. Nous sommes responsables de plus de 120.000 employés en tout et voulons que Lufthansa ait un avenir", avait indiqué jeudi Harry Hohmeister, membre du directoire de Lufthansa.

Le groupe a relevé son offre vendredi soir et proposé une prime représentant 1,8 mois de salaire, pour compenser l'absence de revalorisations depuis 2012, ainsi qu'une augmentation salariale de 4,4% sur deux ans.

Dans un communiqué, Bettina Volkens, directrice du personnel du groupe Lufthansa, demande en contrepartie à ce que des économies soient réalisées dans d'autres domaines, notamment sur les retraites.

Cockpit a rejeté cette offre en début de soirée, jugeant qu'elle revenait "à vendre un vieux vin sous une nouvelle étiquette", a indiqué à l'AFP Jörg Handwerg, membre de la direction du syndicat.

L'offre envoyée par Lufthansa "est déjà vieille de deux mois", a-t-il pesté.

La grève ne sera pas reconduite dimanche mais de nouveaux mouvements sociaux seront toutefois possibles ensuite, a toutefois prévenu M. Handwerg.

Selon la direction, un co-pilote en début de carrière gagne 6.550 euros bruts par mois, un commandant en fin de carrière plus de 22.000 euros.

Chaque jour de grève coûte environ 10 millions d'euros à Lufthansa, outre l'impact sur l'image de la compagnie, qui est difficilement chiffrable mais risque de se faire de plus en plus ressentir car les mouvements de grève sont devenus récurrents dans le groupe aérien.

Le point d'orgue avait été en novembre 2015, avec la plus longue grève de l'histoire de la compagnie, quand les hôtesses de l'air et les stewards, sous la houlette du syndicat UFO, avaient cessé le travail pendant sept jours, provoquant l'annulation de plus de 4.600 vols.

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