Milan (awp/afp) - Les administrateurs chargés de gérer la compagnie italienne en difficulté Alitalia devraient choisir "à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine" la meilleure offre de reprise, pour lancer des négociations exclusives, a annoncé Rome lundi.

La compagnie allemande Lufthansa apparaît comme favorite, selon la presse italienne. La compagnie britannique à bas coût EasyJet et le fonds américain Cerberus Capital Management ont également déposé des offres.

"Nous avons trois offres. Ce que feront les administrateurs, j'imagine dès la fin de cette semaine ou au début de la semaine prochaine, est de dire laquelle de ces offres est la meilleure, et donc avec qui débuter des négociations exclusives", a déclaré le ministre du Développement économique, Carlo Calenda, sur Radio Capital.

"Moi je n'ai pas de préférence. Pour moi la question est très objective et l'évaluation sera faite sur les chiffres", a-t-il ajouté.

D'après la presse italienne et allemande, Lufthansa, qui vient de renoncer à acheter l'autrichienne Niki, serait prête à mettre sur la table 300 millions d'euros pour reprendre la partie "aviation" d'Alitalia, alors que Rome espérait obtenir 500 millions.

Lufthansa a dit vouloir créer une "nouvelle Alitalia", sans donner de précisions.

D'après les médias, la compagnie allemande souhaiterait réduire les effectifs de 2.000 personnes, soit 25% du personnel de la partie "aviation".

Lufthansa exigerait en outre la suppression de certaines clauses des contrats du personnel de vol, qualifiées de "privilèges", comme le droit d'habiter à Rome s'ils sont basés à Milan et la comptabilisation du temps de transport entre les deux villes comme temps de travail, d'après le quotidien économique allemand Handelsblatt.

Selon la même source, Lufthansa exige que la restructuration de la compagnie soit menée avant qu'elle acquiert Alitalia.

La compagnie italienne, qui compte quelque 11.000 salariés, a accumulé les pertes ces dernières années face à la concurrence des compagnies à bas coûts.

Elle a été placée sous tutelle le 2 mai, après le rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emploi.

La date butoir pour sa cession a été fixée au 30 avril.

Alitalia avait 836 millions d'euros de trésorerie fin novembre, alors que l'Etat lui a accordé un prêt relais de 900 millions d'euros. Sa situation s'est améliorée ces dernières mois, même si elle reste précaire.

afp/rp