New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales, soulagées sans être complètement emballées, ont accueilli sereinement mercredi les résultats des élections américaines, qui retirent une source d'incertitude sans bousculer les marchés financiers.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, s'est envolé de 2,13%.

Sans être aussi euphoriques, les places européennes ont aussi réagi positivement: le CAC 40 a gagné 1,24% à la Bourse de Paris, la Bourse de Londres s'est appréciée de 1,09% et celle de Francfort de 0,83%.

Malgré la perspective d'un Congrès divisé et de potentiels blocages législatifs, les investisseurs étaient soulagés de sortir de l'actualité électorale et d'entrer dans une période traditionnellement favorable au marché des actions aux Etats-Unis.

La prise de contrôle de la Chambre des représentants par les démocrates pourrait compromettre l'agenda conservateur du président américain et, en particulier, la mise en place de nouvelles réductions d'impôts.

Mais "le président Trump et un Congrès divisé pourraient trouver un compromis sur un plan de dépenses pour les infrastructures et sur les réformes visant à abaisser le prix des médicaments", ont remarqué les analystes d'Oxford Economics.

Le locataire de la Maison Blanche devrait aussi, selon eux, continuer à exercer une certaine influence sur l'économie en insistant sur la déréglementation et en utilisant ses pouvoirs exécutifs pour tout ce qui est relatif au commerce.

Parmi les points d'interrogation retenant l'attention des marchés figurent l'avenir sur d'éventuelles modifications au système de santé ou un possible tour de vis dans le secteur de la technologie.

Déchanter

De façon plus générale, "un Congrès partagé a historiquement été favorable au marché des actions et nous pensons assister à la même tendance cette fois", ont estimé les analystes de Deutsche Bank, rappelant qu'un potentiel blocage politique n'est pas forcément perçu négativement à Wall Street.

D'autant plus que les courtiers de la place new-yorkaise ont déjà bien profité des réformes adoptées depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qu'il s'agisse de sa grande réforme des impôts ou de diverses mesures de dérégulation.

A plus long terme, les marchés, très chahutés en octobre sur fond d'intensification de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et de durcissement de la politique monétaire américaine, pourraient cependant de nouveau déchanter, a souligné Stephen Innes, responsable des échanges Asie-Pacifique chez Oanda.

"Après tout ce qu'on a dit sur les élections, l'attention va rapidement revenir sur les relations" entre les deux pays, "ce qui signifie que les perspectives vont s'obscurcir", a-t-il prédit.

Après avoir ouvert en hausse, les Bourses asiatiques ont clôturé en ordre dispersé.

A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a fini en baisse de 0,28% après avoir passé une grande partie de la séance dans le vert.

Sur les places chinoises l'indice composite Hang Seng à Hong Kong a gagné 0,10% tandis que l'indice composite de la Bourse de Shanghai a perdu 0,68% et celui de Shenzhen a cédé 0,43%.

Séoul a fini en recul de 0,52% après avoir effacé ses gains tandis que Sydney et Taipei ont terminé en hausse.

Sur le front des changes, le dollar se stabilisait après s'être nettement replié face aux principales devises, valant 0,8742 euro vers 21H30 GMT contre 0,8751 euro mardi soir, et 113,38 yens, contre 113,43 yens la veille.

Alors que s'éloigne la perspective de baisses d'impôts supplémentaires, et donc le risque imminent d'une inflation galopante, la banque centrale américaine ne devrait pas accélérer la remontée de ses taux d'intérêt, qui rend normalement le billet vert plus rémunérateur.

Les cours du pétrole de leur côté ont surtout réagi mercredi à une nouvelle augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis, due en partie à une production à un niveau record. Le baril de WTI coté à New York a perdu 0,9% et fini à son plus bas depuis mars, tandis que le baril de Brent, coté à Londres, a lâché 0,1%.

afp/rp