Fribourg (awp) - Le fabricant de composants électroniques Lem a inscrit sur l'exercice 2015/16, terminé fin mars, un chiffre d'affaires et un bénéfice en légère hausse. Les fluctuations des taux de change ont eu un impact sur la rentabilité, mais les chiffres publiés sont conformes aux prévisions des analystes. Lem réduit son dividende et confirme ses objectif pour l'exercice en cours.

Le chiffre d'affaires a crû de 1,4% à 261,5 mio CHF, contre 257,8 mio à l'exercice précédent. À taux de change constants, les ventes ont crû de 3,6%, écrit l'entreprise jeudi dans un communiqué.

Le résultat d'exploitation (Ebit) a reculé à 52,9 (54,2) mio CHF, pour une marge Ebit en léger retrait de 20,2 (52,9)%. L'entreprise invoque les variations de change, qui ont affecté l'Ebit à raison de 3,2 mio CHF. Au final, Lem dégage un bénéfice net en hausse de 0,8% à 43,5 (43,1) mio CHF.

Ces chiffres sont parfaitement en ligne avec les prévisions, voire un peu meilleurs. Les analystes attendaient un chiffre d'affaires de 260,9 mio CHF, un Ebit de 53,0 mio CHF et un bénéfice net de 41,9 mio CHF, selon le consensus établi par AWP.

Le conseil d'administration proposera en assemblée générale le versement d'un dividende de 35 CHF, contre 40 CHF à l'exercice précédent. Ce chiffre correspond à un taux de distribution de 91,7%.

La direction prévoit une situation économique stable cette année. Elle s'attend au maintien des chiffres d'affaires sur la majorité des marchés à l'exception de la Chine, où la croissance devrait se poursuivre, quoiqu'à un rythme moins élevé. Les principaux moteurs de la croissance seront le secteur des énergies renouvelables et les voitures vertes. Lem confirme l'objectif de marge Ebit de 15 à 20%.

"Nous escomptions un effet négatif de 4% sur le chiffre d'affaires en raison de la force du franc, mais nous avons mieux résisté que prévu", a indiqué François Gabella en conférence de presse de bilan à Zurich. La délocalisation de la production dans des pays à bas salaires, en Chine et un Bulgarie, a aidé. Les capacités de production en Suisse et au Japon ont été réduites.

Pour le directeur général, la forte croissance en Chine s'explique par la concentration de Lem sur les secteurs en pleine croissance des énergies renouvelables et des propulsions alternatives. Mais là aussi, la conjoncture défavorable pèse sur les prix. Par ailleurs, les clients se concentrent sur la liquidation de leurs stocks et ont annulé des commandes au dernier moment. Il faudra donc renforcer la flexibilité de la production. L'importance croissante du marché chinois implique pour Lem une saisonnalité accrue, avec en particulier un premier trimestre au ralenti en raison du nouvel an lunaire.

L'entreprise est bien positionnée, avec une division industrie active aussi bien pour les marchés de début de cycle que ceux de fin de cycle. Dans l'automobile, les biens de consommation à longue durée de vie sont l'atout principal. "Nous possédons 50% de parts de marché pour les convertisseurs tension-courant", a souligné François Gabella. Il existe un potentiel de croissance dans les énergies renouvelables et les propulsions alternatives. Les produits de Lem sont utilisés en particulier pour le pilotage des batteries des véhicules à propulsion hybride ou électrique.

La division automobile a connu une croissance à deux chiffres en 2015/16, tandis que la division industrie a vu son activité se contracter. "L'automobile représente désormais 18% de l'activité de Lem, contre 13% auparavant", a précisé le directeur général.

Le titre Lem a perdu du terrain jeudi dans la matinée à la Bourse suisse, avant de se stabiliser à un niveau proche de l'indice. À 14h02, l'action Lem reculait de 0,8% à 873,50 CHF, tandis que le SPI lâchait 0,7%. Autour de la corbeille électronique, on expliquait cette réaction par des prises de bénéfices.

La banque Vontobel salue la hausse du chiffre d'affaires de 26% pour la division automobile. La marge Ebit de 21,6% est nettement meilleure que les 19% attendus, constate Michal Lichvar. Si la division industrie a été confrontée à des vents contraires, la situation devrait cependant s'améliorer. Vontobel souligne encore le lancement de nouveaux produits et l'ouverture de nouveaux domaines d'application. L'objectif de marge Ebit de 15-20% est conservateur, estime l'analyste. Il pourrait revoir ses prévisions à la hausse.

rq/rp