Paris (awp/afp) - L'offre publique d'achat (OPA) de Vivendi sur les titres restants du groupe Lagardère, dont il détient déjà plus de 45%, débutera le 14 avril et s'achèvera le 20 mai 2022, selon un document déposé lundi auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Le mastodonte français des médias, filiale du groupe Bolloré, confirme le relèvement de son offre à 25,50 euros par titre (dividende inclus) pour les actionnaires souhaitant vendre leur participation pendant cette période initiale. Les autres porteurs souhaitant céder ultérieurement leurs actions auront la garantie de recevoir 24,10 euros par titre jusqu'au 15 décembre 2023.

Avec cette opération, Vivendi, déjà premier actionnaire du groupe Lagardère, veut étendre son influence dans le secteur des médias en s'emparant totalement de Lagardère News (Paris Match, Le Journal du Dimanche, Europe 1, Virgin Radio, RFM, la licence Elle).

Le groupe, piloté par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, est déjà premier actionnaire du groupe Canal+, qui comprend aussi les chaînes CNews et C8.

Vivendi est aussi propriétaire depuis mai 2021 de Prisma Media, premier groupe de magazines en France, qui édite notamment Capital, Femme Actuelle, Gala ou Geo.

Si l'opération inquiète dans les médias du fait des remaniements de ligne éditoriale déjà effectués par Vivendi à CNews et Europe 1, elle préoccupe aussi le milieu de l'édition où un rapprochement entre Vivendi et Lagardère Publishing, maison mère de Hachette Livre et premier éditeur en France, aboutirait à une position ultradominante de cette nouvelle entité sur le marché.

Au terme de l'opération, Arnaud Lagardère, PDG du groupe éponyme fondé par son père, restera a priori aux manettes de son groupe jusqu'en 2027. Il avait obtenu cette garantie auprès de Vivendi lors de la transformation du groupe Lagardère en société anonyme en juin 2021, étape qui a aussi acté la fin de ses pleins pouvoirs au sein du groupe familial.

L'héritier Lagardère n'a cessé d'apporter son soutien à "l'OPA amicale" menée par Vincent Bolloré, "son ami de trente ans", assurant la semaine dernière lors d'une audition devant le Sénat que "l'intégrité du groupe serait conservée". "Je suis de plus en plus conscient et convaincu que les choses vont bien se passer dans l'intérêt de tout le monde", assurait-il.

afp/rp