(Actualisation: contexte, déclarations du PDG de Lafarge, commentaire d'analyste.)

Les cimentiers Lafarge (>> LAFARGE) et Holcim (HOLN.VX) ont annoncé mardi qu'ils avaient amendé la liste des désinvestissements prévus dans le cadre de leur rapprochement, et officiellement notifié leur projet de fusion à la Commission européenne afin d'obtenir son feu vert.

"Avec cette notification, Holcim et Lafarge ont désormais déposé des notifications auprès des différentes autorités de régulation dans tous les pays où cela était nécessaire", ont indiqué les deux groupes dans un communiqué commun. Parmi les quinze juridictions qui doivent examiner leur projet de fusion figurent aussi les Etats-Unis, le Canada, l'Inde, le Mexique et la Russie.

Outre les cessions déjà annoncées, les deux industriels prévoient désormais de conserver la cimenterie de Lafarge située à Mannersdorf, en Autriche, et de se séparer des activités d'Holcim en Slovaquie, ont-ils indiqué.

"En parallèle de ce processus réglementaire, Holcim et Lafarge sont en négociations avec les acheteurs potentiels de ces actifs proposés pour être désinvestis", ont précisé les deux groupes.

Nombreuses manifestations d'intérêt

L'Union européenne (UE) est la région où les chevauchements d'activités sont les plus importants entre les deux entreprises, et Holcim et Lafarge "continueront à évaluer les situations où des désinvestissements pourraient être nécessaires" afin de satisfaire les exigences en matière de concurrence, ont-ils précisé.

En juillet dernier, Lafarge et Holcim avaient indiqué avoir entamé un dialogue avec Bruxelles pour déterminer la liste des actifs à céder dans le cadre de leur rapprochement, dont les deux tiers en Europe, afin de résoudre les problèmes de concurrence que ce projet pourrait poser.

Les entreprises avaient déclaré précédemment avoir reçu plus de cent expressions d'intérêt d'acquéreurs potentiels pour des actifs, mais elles n'ont pas précisé mardi combien de candidats restaient encore engagés dans ce processus.

L'intérêt des acheteurs est devenu plus sérieux, a observé Bruno Lafont, le président-directeur général de Lafarge. Il a ajouté que la situation évoluait favorablement et que le groupe avait reçu nombre de manifestations d'intérêt pour son portefeuille d'actifs en Europe, au Canada, au Brésil et aux Philippines.

Christian Arnold, analyste à la banque zurichoise Vontobel, estime que jusqu'à 10,3 milliards de francs suisses (soit 8,5 milliards d'euros) pourraient être levés grâce à la vente de cimenteries et d'autres installations. Les premières annonces de cessions pourraient intervenir en novembre, même si ces opérations n'auraient lieu qu'après l'approbation de la fusion par les autorités, ajoute-t-il.

Le français Lafarge et le suisse Holcim ont annoncé en avril dernier un projet de fusion destiné à créer le premier cimentier mondial, au chiffre d'affaires cumulé de 32 milliards d'euros avant cessions. Les deux groupes espèrent finaliser l'opération au premier semestre de 2015.

-Ambroise Ecorcheville, John Revill et Neil MacLucas, Dow Jones Newswires

(Version française Céline Fabre)

Valeurs citées dans l'article : LAFARGE