PARIS, 9 avril (Reuters) - Le projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) augmentera de façon limitée le nombre d'administrateurs salariés dans les grandes entreprises et étendra leur présence dans les conseils d'administration des mutuelles et des holdings, a déclaré Bruno Le Maire.

Dans une interview à paraître mardi dans Les Echos, le ministre de l'Economie et des Finances souligne que "le principe d'une présence des administrateurs salariés au conseil sera universalisé" dans le texte.

"Les mutuelles et les holdings non familiales, qui en étaient aujourd'hui exemptées, devront se conformer à cette obligation", dit-il, en ajoutant que le nombre d'administrateurs salariés passera de un à deux pour les conseils d'administrations de plus de huit membres et non plus douze comme jusqu'à présent.

A la question de savoir pourquoi la France restait en net retrait par rapport à l'Allemagne sur la question, Bruno Le Maire a répondu : "La codétermination est une marque de fabrique de l’Allemagne et doit le rester. Nous ne sommes pas sur le même modèle même si nous devons mieux associer les salariés aux décisions de l’entreprise."

Interrogé sur les reports successifs de présentation du projet de loi, programmée à l'origine le 18 avril et qui serait maintenant repoussée à la seconde quinzaine de mai en raison de l'agenda gouvernemental chargé mais aussi du climat social tendu , le ministre déclare que "cela nous permet de poursuivre le dialogue."

"Ce qui compte c’est l’examen au Parlement. Le plus tôt sera le mieux. Le sens de cette loi est d’accélérer la dynamique économique qui nous a permis d’avoir 2% de croissance en 2017, 250.000 emplois créés dans le secteur privé et un chômage qui a reflué. La loi Pacte est à ce titre un levier essentiel", ajoute-t-il.

Le projet comprend notamment des dispositions autorisant des cessions de participations de l'Etat, à commencer par la Française des Jeux et ADP, dont les produits auront vocation à alimenter le futur fonds pour l'innovation de rupture.

Prié de dire si le contexte social pourrait retarder ce programme de privatisations, Bruno Le Maire ne se prononce pas, indiquant seulement : "Je pense que notre nation a désormais intérêt à définir le champ d’action de l’Etat." (Yann Le Guernigou, édité par Jean-Philippe Lefief)