Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes reculaient à la mi-séance jeudi tandis que celles d'Asie ont clôturé dans le rouge, refroidies par les inquiétudes croissantes sur les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et perturbées par de forts mouvements spéculatifs.

Vers 12H45 (11H45 GMT), Paris lâchait 0,12%, Francfort 0,61%, Londres 0,96% et Milan 0,34%, se reprenant toutefois un peu après une ouverture en forte baisse.

Les Bourses asiatiques ont de leur côté clôturé en net recul, les indices japonais Nikkei et Topix perdant 1,53% et 1,14%, tandis que l'indice de Hang Seng à Honk Kong a lâché 2,55%, celui de Shanghai 1,91%, Shenzhen 2,82%.

Ces chutes sont survenues dans le sillage du pire plongeon mercredi des indices américains depuis octobre: le Dow Jones a perdu 2,05%, le S&P 500 2,57% et le Nasdaq 2,61%.

Jeudi toutefois, les contrats à terme sur le Dow Jones laissaient présager une ouverture en baisse de 0,18% et 0,67% concernant le Nasdaq, tandis que le S&P 500 se préparait à monter de 0,12%.

La cause d'un tel mouvement de recul a été une réunion de la Fed "sans réelle saveur", de l'avis de John Plassard, responsable de l'investissement chez Mirabaud, dans une note.

"Mais aussi (surtout ?) des ventes forcées de la part de hedge funds +attaqués+" par "les nouveaux activistes", poursuit-il.

Jeudi, les observateurs n'avaient d'yeux que pour cette affaire qui passionne autant qu'elle effraie le monde financier.

Un groupe de boursicoteurs aux Etats-Unis, avides de paris financiers risqués et s'organisant via les réseaux sociaux, a remporté sa bataille contre des investisseurs très aguerris qui pariaient à la baisse sur le titre de Gamestop, une chaîne de magasins de jeux vidéo.

Le titre s'est envolé de plus de 1.000% depuis le début du mois et était scruté à la loupe car il avait des conséquences sur d'autres entreprises objets de paris à la baisse, dont les françaises Klepierre et Unibail-Rodamco-Westfield, qui ont bondi de plus de 21% mercredi et reculaient respectivement de 4,95% et 2,14% jeudi.

Techniquement, "de très gros fonds d'investissement ont vendu des actions (...) pour éponger les pertes enregistrées sur des titres sur lesquels ils avaient parié à la baisse", explique Michael Hewson, analyste en chef pour CMC Markets UK, pour justifier les reculs boursiers.

Les cours du pétrole reculaient aussi dans la matinée, le cours du baril de pétrole WTI à New York pour livraison en mars perdant 0,15% à 52,77 dollars et le baril de Brent à Londres pour la même livraison cédant 0,18% à 55,43 dollars. Le dollar montait pour sa part face à l'euro de 0,12% à 1,2098.

Les indices boursiers reculaient aussi dans le sillage de commentaires pessimistes de la Banque centrale américaine (Fed).

L'institution a diagnostiqué un "affaiblissement" de l'activité de l'emploi ces derniers mois et un "long chemin avant une pleine reprise économique".

Alors que le chiffre de la récession pour 2020 aux Etats-Unis doit être publié dans la journée, la Fed prévoit une contraction de 2,5%, comme en 2009, selon une estimation publiée en décembre.

Le coupable de cette situation, le Covid-19, peine toujours à être contenu.

Plus de 18.000 décès des suites du virus ont été recensés en 24 heures dans le monde, un nouveau record, selon un comptage réalisé mercredi en milieu de journée par l'AFP à partir des bilans communiqués par les autorités sanitaires.

L'aérien se reprend

Parmi les valeurs en vue en Europe jeudi, l'aérien se reprenait après un trou d'air matinal. Le transporteur aérien britannique Easyjet regagnait 0,08% à 715,00 pence après avoir initialement plongé suite à l'annonce d'un effondrement de 88% son chiffre d'affaires au premier trimestre.

Ailleurs en Europe l'aérien remontait également: Air France-KLM de 0,86% à 4,91 euros, et Aéroports de Paris de 0,31% à 96,95 euros.

Astrazeneca dans la tourmente

Le britannique AstraZeneca chutait de 1,43% à 7.663,00 pence. L'UE réclame au laboratoire pharmaceutique de recourir à la production d'usines situées au Royaume-Uni pour fournir les doses de son vaccin anti-Covid promises aux Vingt-Sept, afin de limiter ses retards de livraisons mais au risque d'entrer en concurrence avec les injonctions de Londres.

Les berlines allemandes ralenties

L'automobile allemande était en baisse, à l'instar de Daimler (-1,19% à 56,57 euros), BMW (-1,96% à 69,91 euros), et Volkswagen (-1,55% à 157,56 euros).

afp/ck