(Actualisé avec citations, contexte)

BRUXELLES, 28 janvier (Reuters) - La Russie, qui a promis d'accorder un prêt de 15 milliards de dollars à l'Ukraine et de réduire le tarif du gaz naturel qu'elle lui vend, tiendra ses engagements même si le prochain gouvernement est formé par l'opposition, a assuré mardi Vladimir Poutine.

Le vice-Premier ministre russe Igor Chouvalov a toutefois indiqué par la suite que Moscou et Kiev ne s'étaient pas encore entendus sur le versement de la deuxième tranche de ce prêt.

Après deux mois de contestation, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a accepté mardi la démission de son Premier ministre Mikola Azarov et de son gouvernement. (voir )

La crise a éclaté en novembre lorsque le chef de l'Etat a renoncé in extremis à un accord d'association et de libre échange avec l'Union européenne pour se tourner vers Moscou, qui lui a donc promis depuis une importante aide financière.

Ainsi mises en concurrence, la Russie et l'Union se sont mutuellement reprochées de s'ingérer dans les affaires ukrainiennes, ce qui n'a pas arrangé leurs contentieux concernant le commerce et l'énergie.

"En ce qui concerne votre question sur l'éventuelle révision de nos accords sur les prêts et le secteur de l'énergie si l'opposition arrive au pouvoir (...) Non, nous ne le ferons pas", a déclaré le président russe après un entretien de trois heures avec ses pairs européens à Bruxelles, dans le cadre d'un sommet Union-Russie.

"C'EST LE PEUPLE QUI SOUFFRE"

Le prêt de 11 milliards d'euros a pour but "d'aider le peuple ukrainien, pas le gouvernement. C'est le peuple, les gens ordinaires qui souffrent", a poursuivi Vladimir Poutine, s'adressant à la presse en compagnie de José Manuel Barroso et d'Herman Van Rompuy, présidents de la Commission et du Conseil européens.

"Malgré nos importantes réserves d'or et de devises, 15 milliards de dollars, c'est le montant que le FMI, organisation internationale majeure, avait l'intention de donner à l'Ukraine. La Russie le donne à elle seule et veut être sûre de récupérer son argent", a-t-il poursuivi, ajoutant que Moscou serait attentif à l'évolution économique de sa voisine.

L'UE veillera elle aussi très attentivement à la situation en Ukraine, a promis Herman Van Rompuy.

"L'Union européenne surveille étroitement les événements en Ukraine et condamne fermement les violences. Nous lançons un appel à la retenue et demandons que les responsables rendent des comptes", a-t-il dit lors du sommet Union-Russie à Bruxelles. (Robert-Jan Bartunek; Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Danielle Rouquié)