Zurich (awp) - Le groupe de médias Ringier a amélioré sa rentabilité l'année dernière, malgré des recettes en baisse. La marche forcée vers le numérique et la réorganisation des activités en Suisse romande commence à porter ses fruits, tout comme l'expansion internationale, a indiqué mercredi la direction.

Le bénéfice net a été quasiment divisé par deux à 11,3 mio CHF en 2015, en raison des coûts découlant de l'exploitation de nouveaux marchés et produits, a précisé le groupe zurichois dans son rapport annuel. L'exercice précédent avait par ailleurs été positivement influencé par la cession des activités en République tchèque qui avaient contribué au résultat. Aucun élément exceptionnel n'a par contre soutenu le bénéfice en 2015.

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) s'est amélioré de 16,8% à 96,1 mio CHF, profitant du développement des activités numériques du groupe, qui ont contribué à hauteur de 61% à l'Ebitda, contre seulement 48% en 2014. La marge a progressé de 1,9 point à 10,2%.

"Ce développement (vers le numérique) nous a coûté beaucoup d'argent, mais est d'une importance essentielle", a indiqué le directeur général (CEO) Marc Walder lors d'une conférence de presse à Zurich. La croissance de l'Ebitda provient "clairement de nos activités numériques", a-t-il ajouté.

Côté ventes, le chiffre d'affaires s'est tassé de 4,3% à 946,0 mio CHF, essentiellement en raison des effets négatifs de change. Les recettes du numérique ont contribué à hauteur de 36,6%. Dans le détail, le chiffre d'affaires du numérique a augmenté de 9,2% à 346 mio, tandis que celui des ventes a diminué de 13,2% à 213,2 mio. Les recettes publicitaires se sont pour leur part contractées de 8,5% à 195,8 mio.

L'abandon du taux plancher a eu des effets néfastes sur les activités de Ringier, mettant une pression supplémentaire du le marché publicitaire et réduisant de 2,6 mio CHF la contribution des filiales étrangères au résultat d'exploitation (Ebit).

REPASSER LA BARRE DU MILLIARD DE RECETTES

Pour cette année, la direction s'attend à dépasser de nouveau la barre de 1 mrd CHF de chiffre d'affaires et de 100 mio d'Ebitda, des montants atteints la dernière fois en 2013, a précisé le CEO. La part du numérique dans le résultat d'exploitation devra à terme dépasser 70%.

Le groupe de médias a également connu une année chargée du côté romand, où il a inauguré en mai 2015 sa nouvelle rédaction commune pour les titres francophones "L'Hebdo", "Le Temps" et "Edelweiss" (devenu entre temps "Bolero").

La création de cette rédaction commune a coûté "un montant en million(s) à un chiffre", a indiqué M. Walder, soulignant que nouvelles suppressions de postes n'étaient pas prévues après les licenciements de l'année dernière. Les synergies issue de cette fusion devraient se développer "dans les années à venir", a-t-il ajouté.

Ringier a également lancé en 2015 une coentreprise dans la publicité avec la SSR et Swisscom. Les entreprises ont décidé de regrouper la commercialisation de leurs offres de médias et de leurs plateformes publicitaires au sein d'une nouvelle société commune.

Cette collaboration avait été approuvée en décembre par la Commission de la concurrence (Comco) et l'Office fédéral de la communication (Ofcom), mais des éditeurs, par le biais de Schweizer Medien, ont lancé un recours devant le Tribunal administratif fédéral.

Mi-mars 2015, Ringier a lancé Admeira, nouvelle société de commercialisation commune au groupe à Ringier, SSR et Swisscom.

al/jh