KHARTOUM, 31 août (Reuters) - Un tribunal soudanais a inculpé samedi l'ancien président Omar el Béchir, évincé du pouvoir en avril dernier, de possession illégale de devises étrangères et de corruption.

Interrogé pour la première fois par le tribunal, Omar el Béchir a reconnu devant la cour avoir reçu 25 millions de dollars du prince Mohammed ben Salman, héritier du trône saoudien, et des fonds en provenance d'autres sources, tout en assurant ne pas avoir dépensé l'argent à des fins personnelles.

L'ancien chef de l'Etat nie les charges à son encontre, a souligné un avocat de la défense.

Le président du tribunal a rejeté une demande de remise en liberté sous caution de l'ex-président.

Une audience aura lieu le 7 septembre pour fixer la durée de sa détention préventive.

Béchir, arrivé au pouvoir par la force en 1989, a été déposé le 11 avril dernier par l'armée après plusieurs mois de grandes manifestations.

Une autre procédure a été ouverte à son encontre en mai dernier sur son implication présumée dans la mort de manifestants au début du mouvement de contestation, en décembre 2018.

Le Conseil militaire de transition (CMT) et la principale coalition de l'opposition ont signé en août un accord de partage du pouvoir créant des institutions de transition en vue d'élections. (Khalid Abdelaziz Jean-Stéphane Brosse pour le service français)