Zurich (awp) - Le groupe Interroll a bouclé 2017 sur un bénéfice net de 39,1 mio CHF, en hausse de 7,8%, le plus haut de son histoire. Si l'évolution de la performance opérationnelle reste positive malgré des coûts de recherche et développement (R&D) plus élevés que prévu, la rentabilité a subi un sérieux coup de frein, et le modeste relèvement du dividende n'a pas suffi pour faire retrouver grâce à l'action aux yeux des investisseurs.

Déjà publiées fin janvier, les entrées de commandes se sont étoffées de 13,0% à 458,1 mio CHF et les ventes nettes de 12,3% à 450,7 mio, portées par une progression dans l'ensemble des régions, a rappelé le spécialiste tessinois des solutions de convoyage vendredi dans un communiqué.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a progressé de 1,0% par rapport à 2016 à 66,3 mio CHF, pour une marge afférente de 14,7%, en repli de 1,7 point de pourcentage. Des coûts supplémentaires de R&D ont lesté l'Ebitda de près de 5 mio CHF, a expliqué lors de la conférence de bilan le directeur financier (CFO) Daniel Bättig.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) accuse un recul de 1,0% à 47,4 mio CHF. Celui-ci pu être compensé par la baisse du taux d'imposition, ressorti nettement en dessous de 20% grâce à la réforme fiscale américaine, ce qui a débouché sur une hausse du bénéfice net. A l'avenir, le CFO s'attend à un taux compris entre 20 et 22%.

Forte de ce résultat, l'entreprise proposera à ses actionnaires un dividende de 16,50 CHF par action au titre de l'exercice écoulé, en hausse de 0,50 CHF par rapport au précédent, ce qui se traduit par un léger recul du ratio de distribution à 35,9%.

Si l'Ebitda a déçu les attentes les plus conservatrices, le bénéfice net en revanche a dépassé les projections les plus optimistes des analystes sondés par AWP. La hausse du dividende est restée en deçà des 17,30 CHF anticipés en moyenne.

Pour l'exercice en cours, la direction d'Interroll se montre optimiste au vu des entrées de commandes records enregistrées en 2017, et sa situation financière solide devrait lui permettre d'investir quelque 5 mio CHF supplémentaires en R&D. L'entreprise espère ainsi renforcer durablement sa position globale.

"Nous anticipons une hausse robuste des recettes et des entrées de commandes cette année", a déclaré le directeur général (CEO) Paul Zumbühl. "Notre portefeuille de produits en développement est plein pour 2019 et 2020".

CAP SUR L'AMÉRIQUE ET L'ASIE

Le groupe basé à Sant'Antonino met l'accent en particulier sur l'Amérique et l'Asie. "A terme, nous souhaitons réaliser plus de 50% des recettes hors d'Europe", a affirmé le patron. La part des ventes réalisée sur le Vieux Continent a été de 59% en 2017. Ces dernières années, Interroll a mis en place son propre réseau de distribution dans tous les marchés globaux importants, a souligné le CEO.

Vontobel ne cache pas sa déception face à la progression de 1% à peine de l'Ebitda et la contraction de l'Ebit. La banque privée zurichoise note que par le passé, les investissements d'Interroll se sont avérés payants, mais au vu des perspectives fades, la recommandation "hold" est maintenue, ainsi que l'objectif de cours à 1600 CHF.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) lui fait écho, estimant qu'en raison des surcoûts de R&D, il ne faut pas s'attendre à de grandes avancées - du moins à court terme - de la rentabilité. Au vu de l'allocation disciplinée du capital et du contexte conjoncturel favorable, l'établissement s'attend toutefois à une évolution positive du titre et réaffirme sa recommandation d'achat du titre (surpondérer).

Quant aux investisseurs, ils ont visiblement préféré empocher leurs bénéfices. A la clôture, la nominative Interroll a terminé sur une chute de 10,0% à 1488 CHF dans des échanges nourris, alors que le marché dans son ensemble (SPI) a accusé un repli de 0,77%.

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