PARIS, 8 août (Reuters) - La SNCF s'est défendue jeudi de manquer de patriotisme économique après sa décision d'équiper ses contrôleurs d'appareils portables de règlement par carte conçus par une entreprise américaine.

La veille, la société californienne VeriFone Systems avait annoncé qu'elle allait fournir 12.000 appareils à la SNCF, un marché remporté face à son concurrent français Ingenico .

Florian Philippot, le vice président du FN, en a aussitôt appelé au gouvernement, soulignant que la SNCF est un établissement public de l'Etat, "donc financé par les contribuables français".

Dans un communiqué, la SNCF explique qu'à l'origine, une société française, Nomadvance, filiale du groupe Aéroports de Paris (ADP), a remporté en février 2011 un appel d'offres européen pour équiper les contrôleurs d'une installation intégrée de paiement.

Mais Nomadvance a lancé à son tour un appel d'offres visant à trouver un sous-traitant pour concevoir son logiciel de paiement, ce qui représente un marché annuel d'environ 500.000 euros, précise la compagnie.

L'Américain Verifone l'a alors emporté face à l'entreprise tricolore Ingenico.

"Tous les opérateurs dédiés de VeriFone sont installés à Aubervilliers en Seine Saint-Denis, tous les ingénieurs dédiés de VeriFone sont basés à Montpellier", ajoute-t-elle, précisant que les emplois de VeriFone France affectés au projet SNCF "sont tous basés en France".

L'entreprise, qui se présente comme un groupe international, ne cache pas lancer des appels d'offres pour trouver des fournisseurs à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières françaises. Parallèlement, elle-même réalise une partie de son chiffre d'affaires hors de l'Hexagone.

Sa filiale Keolis exploite ainsi avec un partenaire le premier service régional de transport à grande vitesse, jusqu'à 225 km/h, au sud-est de Londres. (Gérard Bon, édité par Matthieu Protard)