ING cède 2,69% à 6,03 euros à la Bourse d'Amesterdam après l'annonce de perspectives dégradées. Le groupe néerlandais spécialisé dans les services financiers subit également des prises de bénéfices après avoir bondi de 3,72% jeudi. Dans un communiqué publié ce matin ING a prévenu qu'il ne versera pas de dividende avant d'avoir remboursé l'Etat, soit pas avant 2013. Le groupe a en effet reporté d'un an le remboursement des 4,5 milliards d'euros qu'il doit toujours aux autorités néerlandaises. Au plus fort de la crise financière de 2008, ING avait bénéficié d'une aide publique de 10 milliards.

Le groupe néerlandais justifie ce retard par l'aggravation de la crise de la zone euro et le durcissement de la réglementation en matière de capitaux. ING préfère adopte une approche prudente et porter une attention particulière aux liquidités, au financement et aux capitaux.

Signe de la dégradation de la conjoncture, la banque a revu à la baisse les objectifs financiers de son activité bancaire. ING prévoit désormais un rendement des capitaux propres de 10% à 13% d'ici à 2012, pour un ratio de fonds propres durs, ou ratio core tier 1, de 10%. Auparavant, il prévoyait un rendement des capitaux propres de 13% à 15% et un ratio core tier 1, qui mesure la proportion de capitaux de haute qualité par rapport aux actifs risqués, de 7,5%.

Le directeur général du bancassureur, Jan Hommen a expliqué que les marges étaient mises sous pression par la conjoncture tandis que les changements de réglementation limitaient sa capacité à se développer.

En décembre dernier, l'Autorité bancaire européenne a demandé aux banques européennes de renforcer leurs réserves de capitaux afin pouvoir faire face aux pertes qu'elles pourraient enregistrer sur leurs titres de dette souveraine. A la fin du mois de juin, les grandes banques devront afficher un ratio de fonds propres durs de 9% au moins, après avoir comptabilisé leurs titres de dette souveraine sur la base de leur valeur de marché.

Avec un ratio de 9,6%, ING respecte déjà cette obligation. Considéré par les autorités comme un établissement bancaire d'importance systémique, le groupe doit toutefois mettre en réserve un montant non divulgué de capitaux supplémentaires d'ici à 2016.