HSBC, première banque en Europe par la capitalisation boursière, a fait état d'un bénéfice imposable qui a plus que doublé l'an dernier à 19 milliards de dollars (13,8 milliards d'euros). Le consensus Reuters tablait cependant sur un bénéfice d'une vingtaine de milliards de dollars.

La banque a précisé avoir bien commencé l'année mais son nouveau directeur général Stuart Gulliver a réduit l'objectif de rendement des fonds propres à long terme à 12-15% contre 15-19% précédemment.

L'action HSBC, qui gagnait jusqu'à 2% avant l'annonce des résultats, s'est retournée à la baisse et reculait de 4,4% à 679,6 pence à 10h50 GMT. Elle pesait sur l'indice des bancaires européennes qui reculait de 1,2%.

"La grosse déception est que le bénéfice net a raté le consensus de 500 millions de dollars, ce qui a provoqué une forte baisse de l'action", dit Mic Mills, chez ETX Capital.

Le bénéfice net part du groupe ressort à 13,2 milliards de dollars en 2010 contre 5,8 milliards en 2009.

Les banques doivent répondre à de nouvelles normes de fonds propres plus strictes, conformément aux dispositions de Bâle III, afin d'éviter une répétition de la crise financière de 2008 qui a notamment vu la faillite de Lehman Brothers.

Le nouveau directeur financier Iain Mackay a précisé que le nouvel objectif de rendement des fonds propres reflétait non seulement Bâle III mais aussi l'incertitude économique mondiale, dont témoignent en particulier les soulèvements populaires en Afrique du Nord et au Proche-Orient.

"Nous visons 12% à 15% pour le rendement des fonds propres durant le cycle, car nous prenons essentiellement en considération ce que nous considérons comme une reprise quelque peu instable et irrégulière dans les années à venir, ainsi que des normes de fonds propres bien plus relevées", a-t-il expliqué.

Stuart Gulliver a dit toutefois que la banque n'aurait sans doute pas besoin de procéder à une augmentation de capital pour lever des fonds.

La décision de HSBC sur le rendement des fonds propres fait écho à celles annoncées auparavant par Barclays et Credit Suisse, qui se fondaient elles aussi sur Bâle

III.

Le rapport annuel de HSBC, également paru lundi, montre par ailleurs que Stuart Gulliver a reçu une rémunération de 6,2 millions de livres en 2010, lorsqu'il était encore à la tête de la banque d'investissement du groupe. Cette rémunération incluait une prime de 5,2 millions de sterling et se comparait aux 9,8 millions de 2009.

Steve Slater et Sudip Kar-Gupta, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez