L'évolution de Wall Street demeure relativement imprévisible depuis le début de l'année, et les investisseurs restent soumis à un régime de 'douche écossaise'. Les principaux indices US ont tout bonnement effacé ce jeudi l'intégralité du terrain gagné la veille.
Le Dow Jones a perdu 2,70% et plus de 250Pts sur ses meilleurs niveaux de la veille, le Nasdaq a lâché -3,25% (-50,50Pts) et se retrouve à deux doigts d'enfoncer les 1.500Pts (à 1.507Pts) avec une clôture proche des plus bas du jour.
Même scénario pour le Standard & Poor's qui a replongé de -3,3% (dans le sillage des valeirs bancaires.
Au-delà de la perte de confiance qui s'est renforcée au fil des heures avec la publication d'un chômage hebdo au plus haut depuis plus de 26 ans aux Etats-Unis et des ventes de logements neufs en chute libre de -14,7%, c'est le jeu de massacre dans le secteur bancaire qui a causé le plus de dégats.
Capital One a dévissé de -17%, XL Capital de -15,6%, Suntrust de -12%, Wells Fargo de -11,4% (c'est moins grave, le titre avait flambé de +31% la veille), Bank of America de -8,25% et Citigroup de -7,15%.

Les investisseurs ont 'vendu la nouvelle' de l'adoption du plan de relance économique de 819Mds$ par la Chambre des représentants car les républicains, malgré de multiples tentatives de compromis ont massivement voté contre. Il va falloir mener une nouvelle bataille pour faire passer le projet devant le Sénat et cela retardera nécessairement l'injection des liquidités dans l'économie.
Et la majorité des opérateurs sont convaincus que le problème ne réside pas dans le principe d'une aide massive, fusse au prix de lourds déficits (si l'on ne fait rien, ce sera encore pire) mais dans la rapidité de sa mise en oeuvre.
Le temps presse car les commandes de biens durables ont chuté pour le 5ème mois consécutif, de -2,6% en décembre. Cette contraction est plus forte que prévu, après la forte baisse du mois de novembre (-3,7% contre 1,5%, selon la révision effectuée par le Département du Commerce).

Un autre péril guette la société américaine dans son ensemble: l'évaporation d'un quart des actifs du Fonds de garantie des retraites en 1 an (situation au 31 décembre).
La valeur globale des valeurs mobilières le composant a chuté de -24,8%: afin de réduire la 'sensibilité' (le risque de nouvelles mois values) la part investie en actions a été réduite de 64,5% à 49%, la part des obligations a progressé de 33,5% à 36% et les liquidités avoisinent 15%.

Toutes les plus values accumulées depuis 2004 ont été réduites à néant, ce qui semble démentir le théorème selon lequel l'accumulation d'actions est toujours gagnante sur le long terme (et ce Fonds devrait être mis à contribution d'ici 2020, c'st à dire dans 10 ans).

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