Holosfind (ex-Referencement.com) a lancé le 17 décembre dernier une augmentation de capital qui vise à lever 800.000 euros. Quels sont les objectifs de l'opération ? Et plus largement, les perspectives du groupe de e-marketing ? Cercle Finance fait le point avec Sylvain Bellaïche, le fondateur et PDG d'Holosfind.


Cercle Finance: Holosfind a lancé récemment une augmentation de capital, qui vise à lever 800.000 euros : quels sont les objectifs de l'opération?

Sylvain Bellaïche: Cette opération va nous permettre de consolider notre place de leader en référencement avec notre marque referencement.com et d'accroître les ventes de notre plate-forme logicielle HolosFind, qui a réalisé une croissance a deux chiffres au 1er semestre 2010. Par ailleurs, nous allons également développer notre offre Internet Mobile auprès de nos 1.200 clients.

Nous allons donc recruter une quinzaine de directeurs clientèle et commerciaux pour développer nos parts de marché dans le marketing Internet Mobile (applications iPhone et Androïde notamment) et créer des synergies métiers.

Nous allons lancer de nouvelles solutions logicielles sur ce créneau prometteur de l'Internet Mobile au 1er trimestre 2011. Basés sur notre socle logiciel HolosFind, ces nouveaux outils permettront de lancer des campagnes de publicité sur l'Internet Mobile, mesurer leur impact, et même le taux de conversion en corrélation avec l'activité Web. Mais je ne peux pas vous en dire plus. Nous communiquerons en temps et en heure sur ces nouvelles offres logicielles et services.

Notre levée de fonds vise également à développer nos activités en Europe de l'Est à partir de notre centre de Roumanie, où sont basés 75% de nos effectifs aujourd'hui. Notre branche roumaine est un vrai atout pour nous, c'est un vrai centre de développement européen ' low cost '. Des budgets conséquents y ont aussi été gagnés.

Plus globalement, l'Europe de l'Est deviendra un véritable centre de profit pour nous en 2011.
En effet, les pays de cette zone (Roumanie, Bulgarie, Pologne, Autriche, Croatie...) représentent un marché à forte croissance à seulement 3 heures d'avion de Paris, avec 180 millions d'internautes. Nous sommes le seul acteur avec une implantation solide sur ce marché depuis 7 ans.


CF: Fin octobre, vous expliquiez vouloir vous concentrer sur la France, compte tenu de la forte dynamique de ses marchés N'est-ce pas contradictoire avec votre actuelle volonté de déploiement à l'Est?

SB: La France reste notre objectif prioritaire de développement pour l'année 2011, comme nous l'avons annoncé à l'occasion de nos résultats de 1er semestre. C'est pour nous focaliser sur la France que nous avons d'ailleurs retardé notre déploiement en Asie, précédemment annoncé dans notre plan stratégique ' Objectif 2013 '. Mais nous ne sommes pas une société seulement ' franco-française ', nous sommes axé sur un marché européen. Notre métier consiste à créer du trafic pour les sites Web et mobiles de nos clients et y améliorer leurs ventes. Nous suivons donc les besoins de nos clients.


CF: Parlons maintenant résultats. Le premier semestre 2010 a été délicat : vous basculez dans le rouge (perte nette de 830.000 euros) et votre chiffre d'affaires est divisé par deux (à 4,4 millions d'euros). Le second semestre se présente-t-il mieux ?

SB: 2010 est une année de changement important pour nous, ce qui nous incite à rester prudents.

Concernant les chiffres du 1er semestre, la baisse du chiffre d'affaires s'explique par le passage du statut de mandataire payeur à celui de mandataire non-payeur et par nos nouveaux positionnements sur les activités à plus forte marge.

Nous avons radicalement réorienté nos opérations vers le marketing Internet mobile. Cela représente d'importants investissements, ce qui pèse naturellement sur les comptes à court terme. Nous privilégions de plus la rentabilité au volume.

Nous avons d'ailleurs mis en place un plan d'économie de charge de 1,2 million d'euros sur 12 mois qui est déjà opérationnel depuis le 1er novembre dernier.

Notre changement de nom de l'été dernier (Holosfind à la place de Referencement.com, ndlr) représente cette mutation vers des activités à forte valeur ajoutée, au détriment des activités à fort volume mais peu rentables.


CF: Comment abordez-vous l'année 2011 ?

SB: Nous sommes confiants, après une année 2010 teintée de prudence. Nous avons pour objectif de dégager de fortes marges en 2011. C'est là-dessus que nos équipes travaillent. Nous visons d'ailleurs un ratio ' résultat d'exploitation/ chiffres d'affaires ' à deux chiffres.

Bien entendu, nous poursuivrons le développement sur nos métiers historiques et sur notre nouveau métier de l'Internet Mobile. Nous visons d'ailleurs une place de premier plan en France sur ce marché en 2011. Nous sommes à l'aube d'un nouveau marché et nous voulons être incontournables.

Au 1er semestre 2010, cette activité représentait près de 110.000 euros de revenu sur un chiffre d'affaires total de 4,4 millions d'euros. Ca peut paraître faible mais la marge de cette activité est très satisfaisante. Par ailleurs, les innovations technologiques créées en 2010 et que nous allons commercialiser vont nous permettre d'accroître nos marges.


CF: Est-il également question de vous renforcer au capital ?

SB: Oui, je participe à cette augmentation de capital aux côtés d'autres investisseurs qui me font confiance. Je ferai un point sur ma part au capital à l'issue de l'opération, mais elle devrait être conséquente.

A court terme, il est vrai que le cours de l'entreprise a chuté (ndlr, environ 1,4 euro actuellement contre près de 3,3 euros début janvier). En tant que premier actionnaire, je suis le premier concerné. Mais, si je participe à l'augmentation de capital, c'est que j'y crois : les fondamentaux, les clients et la technologie sont là.


CF: Envisagez-vous de procéder à des acquisitions ?

SB: L'augmentation de capital n'est pas faite pour financer une acquisition, mais pour consolider nos investissements et prendre des parts de marché. Notre développement reste basé sur de la croissance organique. Cependant, cela n'empêche pas de regarder toutes les opportunités qui se présentent à nous. Nous sommes une société saine et nous attirons naturellement les sociétés indépendantes.

Propos recueillis par Vincent Alsuar.

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