par Pascale Denis

"La croissance observée au premier trimestre ne peut être extrapolée du fait d'une base de comparaison plus favorable sur la période écoulée et des incertitudes économiques", souligne le groupe de luxe dans un communiqué.

Hermès avait dit en mars tabler sur une croissance de ses ventes supérieure à 5% en 2010, une prévision unanimement jugée prudente par les analystes.

Ses ventes ont totalisé 507,7 millions d'euros sur les trois premiers mois, signant une hausse de 18,5% et de 20,2% à taux de change constants, soutenues par l'activité des magasins en propre (+26%), tandis que les ventes en gros (+4%), qui avaient souffert des opérations de déstockage pendant la crise, ont profité d'une reprise d'activité dans l'horlogerie (+39%).

"Les chiffres sont impressionnants et dépassent très largement le consensus (de 470 millions)", souligne un analyste qui a souhaité garder l'anonymat.

Les bases de comparaison seront moins favorables pour les trimestres à venir, les ventes du groupe ayant reculé de 4,7% au premier trimestre 2009, mais progressé de 3,9% au deuxième, 4,9% au troisième et 11% au quatrième.

Confirmant le rebond du marché du luxe en début d'année, Hermès fait encore mieux que LVMH, numéro un mondial du luxe, dont les ventes du pôle mode-maroquinerie ont progressé de 10% au premier trimestre.

Les célèbres sacs en cuir, dont les prix peuvent atteindre 15.000 euros pour certaines peaux rares et qui constituent le principal centre de profit d'Hermès, ont vu leur ventes grimper de 23%, une performance d'autant plus remarquable que la base de comparaison n'était pas flatteuse (+10% au T1 2009).

"Même si la tendance n'est pas extrapolable, cela augure bien de l'évolution des marges", commente l'analyste.

A 10h25, le titre avance de 2,34% à 101,50 euros à la Bourse de Paris, alors que l'indice européen diversifié des biens de consommation est stable.

Le chiffre d'affaires de la soie a augmenté de 16,8%, celui des vêtements et accessoires de 19% et celui des parfums de 38%.

Les ventes ont rebondi aux Etats-Unis, avec une hausse de 27% et ont littéralement décollé en Asie (+47%), tandis qu'elles sont restées négatives au Japon avec un repli de 1,8%.

Edité par Dominique Rodriguez