Le ministère allemand des Transports a l'intention d'examiner de plus près l'entrée d'investisseurs étrangers dans les ports allemands.

"Les ports sont parfois considérés comme des infrastructures critiques", peut-on lire dans un projet de "stratégie portuaire nationale", actuellement en cours d'approbation par le ministère et dont l'agence de presse Reuters a obtenu copie. En cas d'investissements et de participations de pays tiers, il ne faut donc pas seulement examiner les intérêts de l'État concerné et les intérêts locaux du site, indique le document, qui ne mentionne pas séparément la Chine dans ce contexte. "Il convient également de procéder à un examen global européen dans la perspective de la sécurisation des infrastructures portuaires européennes".

A l'avenir, il faudra également accorder plus d'attention à la question de savoir si les investissements et les participations se font "sur la base de la réciprocité et de l'avantage mutuel", poursuit le document du ministre des Transports Volker Wissing (FDP). Le débat sur l'entrée d'investisseurs chinois dans les infrastructures portuaires européennes est à l'origine de cette décision. En mai dernier, après de longs débats, le gouvernement allemand avait définitivement approuvé l'entrée de la compagnie maritime nationale chinoise Cosco dans une société d'exploitation de l'un des quatre terminaux à conteneurs du port de Hambourg, tout en limitant sa participation à moins de 25%.

La stratégie portuaire nationale vise à garantir que les ports maritimes et intérieurs allemands continuent à jouer un rôle important dans les chaînes de transport mondiales. "La condition de base pour cela est un financement adapté à leur importance stratégique des ports maritimes et intérieurs, y compris leurs liaisons avec l'arrière-pays", indique le projet. Les Länder demandent toutefois beaucoup plus de moyens à l'État fédéral. Les ports côtiers allemands, en particulier, sont confrontés à une concurrence acharnée de la part d'autres ports européens comme Rotterdam ou Anvers. La stratégie indique que la compétitivité dépend à la fois d'une infrastructure portuaire moderne, des liaisons avec l'arrière-pays, mais aussi des coûts de transbordement et du niveau des obligations et des taxes imposées par l'État.

(Rapport rédigé par Andreas Rinke et Christian Krämer ; rédigé par Christian Götz). Pour toute question, veuillez contacter notre rédaction à l'adresse berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour la politique et la conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour les entreprises et les marchés).