Allo Houston : un mouvement de concentration se dessine dans les services pétroliers. Hier soir, Baker Hughes, le numéro trois mondial des services pétroliers, a confirmé la tenue de discussions préliminaires avec Halliburton, le numéro deux, en vue d'un rapprochement. Les deux groupes ont une capitalisation boursière cumulée de 67 milliards de dollars - moitié moins que les 125 milliards de dollars du leader Schlumberger. Conformément aux précautions d'usage, Baker Hughes a souligné que ces discussions pourraient ou non aboutir à une transaction.



La nouvelle d'un possible rapprochement entre Halliburton et Baker Hughes, communiquée par l'agence financière Dow Jones peu avant la clôture de Wall Street, a fait bondir l'action Baker Hughes de 15,2% à 58,75 dollars.

Alors que la baisse actuelle des prix du brut commence à exercer une pression plus forte sur les investissements des compagnies pétrolières, notamment en Amérique du Nord, un tel rapprochement réduirait en effet sensiblement la concurrence.

Dans une note publiée ce matin, Société Générale estime qu'une telle fusion serait rationnelle sur le plan stratégique compte tenu des activités complémentaires des deux protagonistes et du besoin de consolidation du secteur des services pétroliers en Amérique du Nord. Ce rapprochement donnerait naissance à un géant susceptible de concurrencer son rival, le numéro un mondial du secteur, Schlumberger en termes de chiffre d'affaires.

CM-CIC Securities ajoute que même après des cessions d'activités qui seraient nécessaires pour obtenir l'accord des autorités antitrust dans nombre de pays (la part de marché des deux sociétés combinées dans la fracturation hydraulique aux Etats-Unis atteindrait 39%, deux fois plus que celle Schlumberger).

Si les discussions aboutissent poursuit l'analyste, le portefeuille d'activités du nouvel ensemble serait assez proche de celui de Schlumberger, sans capacités avancées dans les services sismiques (acquisition et traitement de données). Dans ce contexte, une étape additionnelle au delà d'un rapprochement Halliburton-Baker Hughes pourrait consister dans l'acquisition de tels moyens.

Ainsi, le recul des prix du pétrole pourrait déclencher une nouvelle vague de M&A dans les services pétroliers, et ajoute un attrait spéculatif à des sociétés comme CGG, conclut le courtier.

A Paris, cette dernière gagne 0,57% à 7,072 euros. En cinq séances, le titre a progressé de 36%.



Valeurs citées dans l'article : Halliburton Company, Baker Hughes Incorporated, CGG