Zurich (awp) - Le titre Geberit reprenait des couleurs jeudi matin à la Bourse suisse, malgré un chiffre d'affaires pour l'année 2022 et le quatrième trimestre en baisse et inférieur aux attentes des analystes. La croissance devrait rester molle en première partie de 2023, ont averti les experts.

Après avoir ouvert en forte baisse de 3,2%, l'action Geberit se resaisissait peu après. Vers 09h30, la nominative montait de 1,7% à 504,80 francs suisses, dans un indice SMI quasiment à l'équilibre (+0,01%).

La multinationale st-galloise a vu sur les 12 derniers mois ses recettes nettes reculer de 2% à 3,39 milliards de francs suisses. Hors variation des cours de changes, les ventes ont cependant augmenté de 4,8%.

Le recul a été encore plus marqué au seul quatrième trimestre, où le chiffre d'affaires de Geberit s'est élevé à 667 millions de francs suisses, en baisse de 13,6% sur un an et en repli de 7,2% hors effets de changes.

Les recettes annuelles et la croissance organique ont manqué le coche des prévisions compilées par l'agence AWP et celles de Vontobel pour le dernier partiel. La banque de gestion zurichoise a précisé que Geberit avait "presque atteint le niveau record de l'année précédente en matière de ventes". Mais la croissance organique de 4,8%, soutenue par les hausses de prix, a été plus que contrée par des effets négatifs de changes de 6,8%.

Geberit a fait face au déstockage des grossistes, mais également à un changement dans les tendances de rénovation avec un intérêt accru pour le chauffage, en raison de la crise énergétique, au dépens des installations sanitaires, a souligné Vontobel dans un commentaire. Point positif cependant, le groupe a maintenu son objectif de marge brute d'exploitation (Ebitda) d'environ 27% en 2022, en raison d'une stabilisation des tarifs des matières premières en fin d'année et de nouvelles hausses des prix effectuées en octobre, ont-ils remarqué.

Baader Helvea a pour sa part indiqué que le marché avait sous-estimé l'étendue du déstockage, qui devrait se poursuivre au premier trimestre de la nouvelle année. "Nous nous attendons à un départ plutôt difficile en 2023, en raison de la faible activité de construction en Europe", ont-ils averti dans une note. S'ajoutent à cela l'inflation et les taux d'intérêt qui pourraient peser sur le demande.

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