Zurich (awp) - Déjà touché au premier trimestre par une situation particulièrement tendue dans le secteur du bâtiment sur le Vieux continent, Geberit a vu ses ventes se contracter de manière plus sévère que prévu entre avril et fin juin. Concentrant ses efforts sur le maintient de la rentabilité, la direction du mastodonte des sanitaires espère tout de même modérer le recul des recettes sur l'ensemble de l'année.

L'ampleur de la décroissance représentaient 14,1% - handicap de change compris - à l'issue du premier semestre, après une contraction de près de 9% sur les trois premiers mois de l'année. Le chiffre d'affaires semestriel s'est ainsi affaissé à 1,66 milliard de francs suisses. La multinationale saint-galloise a souffert d'effets d'échelle.

L'excédent d'exploitation brut (Ebitda) s'est contracté de 6,2% à 526 millions de francs suisses, malgré une extension de 2,7 points de pourcentage de la marge afférente à 31,7%, indique un compte-rendu diffusé jeudi. L'embellie sur le front de la rentabilité opérationnelle est attribuée à des ajustements tarifaires et un allègement des prix de l'énergie notamment. Le bénéfice net a été élagué de 8,4% à 369 millions de francs suisses.

Difficultés sous-estimées

La contre-performance s'avère sensiblement plus sévère qu'escompté par les analystes du consensus AWP, qui tablaient sur une modération du recul des ventes. L'Ebitda n'était pas attendu sous 541,1 millions et le bénéfice net sous 384,0 millions.

La direction laisse entrevoir pour l'ensemble de l'exercice un déclin de 5% des ventes en monnaies locales, contre 9,2% à mi-parcours. La marge Ebita doit avoisiner 29%. "Nous nous attendons à une persistances des difficultés", a prévenu en conférence de presse le directeur général (CEO) Christian Buhl, invoquant une inflation des coûts dans le secteur en plus du relèvement des taux d'intérêt.

Réticent jusqu'ici à brosser des perspectives pour l'année en cours, le responsable n'a pas souhaité se prononcer sur celles pour l'année prochaine, soulignant au rang des nombreuses incertitudes le niveau inhabituellement jusqu'auxquels certain grossistes avaient choisi de ramener leurs stocks.

Effet de base bienvenu

L'avenir immédiat ne s'annonce dans tous les cas pas radieux, les ventes en juillet s'inscrivant quelque 10% en dessous de celles d'il y a un an. Le patron a toutefois laissé entendre que la base de comparaison sur la seconde moitié de l'année semblait moins exigeante que sur la première.

Reconnaissant avoir sous-estimé l'ampleur des difficultés auxquelles Geberit est exposé, les analystes saluent la résistance affichée en matière de rentabilité. Vontobel note néanmoins que l'extension de la marge opérationnelle n'a pas suffi à compenser l'érosion accélérée des recettes.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) constate que la feuille de route à brève échéance implique un sérieux coup de rabot sur le consensus en matière de recettes et, partant, en termes d'excédent d'exploitation.

Le cours de l'action a traduit la déception des investisseurs: la nominative Geberit a dévissé de 5,6% à 441,50 francs suisses, lanterne rouge d'un SMI en recul de 0,98%.

jh/al