Zurich (awp) - Le spécialiste des installations sanitaires Geberit a freiné la cadence l'année dernière dans un environnement difficile, marqué notamment par l'envolée des coûts et les effets de changes négatifs. La société basée à Jona a néanmoins confirmé ses objectifs à moyen terme.

La multinationale st-galloise a vu sur les 12 derniers mois ses recettes nettes reculer de 2% à 3,39 milliards de francs suisses, alors que les grossistes ont vidé leurs stocks et les prix de l'énergie et des matières premières ont pris l'ascenseur. Les taux de change ont pesé à hauteur de 234 millions, la monnaie helvétique ayant évolué la seconde partie de 2022 sous la parité avec l'euro.

Hors variation des cours de changes, les recettes ont cependant augmenté de 4,8%, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué. La marge brute d'exploitation (Ebitda) est quant à elle attendue autour de 27% sur l'exercice écoulé, après 30,9% en 2021.

Ces chiffres correspondent aux attentes de la société au niveau de la marge Ebitda, alors qu'ils manquent le coche pour la croissance. En novembre, Geberit avait en effet dit tabler pour 2022 sur un taux de croissance en monnaies locales "à un chiffre, dans le haut de le fourchette". Ils sont également inférieurs aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP qui s'attendaient en moyenne à des ventes de 3,48 milliards de francs suisses et une croissance organique de 6,7%.

Hors impact des devises, les recettes ont accéléré de 4,3% en Europe, avec des accélérations particulièrement fortes en Italie (+13,5%), au Royaume-Uni et en Irlande (+13,8%) et sur la péninsule ibérique (+10,1%). La croissance a par contre été particulièrement molle en Allemagne (+0,8%). Elles ont crû de 6,5% en Asie-Pacifique, de 2,8% aux Amériques et de 21,4% dans la région Afrique et Moyen-Orient.

Repli marqué en fin d'année

Le recul a été encore plus marqué au seul quatrième trimestre, où le chiffre d'affaires de Geberit s'est élevé à 667 millions de francs suisses, en baisse de 13,6% sur un an et en repli de 7,2% hors effets de changes. Sur la période, le groupe a relevé ses tarifs de 13%.

Sur l'exercice écoulé, l'entreprise - qui fabrique notamment des lavabos, des systèmes de chasse d'eau pour toilettes et des raccords de tuyauterie - a expliqué avoir fait face à une envolée des prix des matières premières de 19% comparé à 2021, alors que ceux de l'énergie ont doublé. Sur le seul quatrième trimestre, la hausse a atteint 11% sur un an, mais a commencé à montrer des signes de ralentissement (-1%) comparé au partiel précédent.

Pour contrer cette situation, Geberit a effectué plusieurs relèvements "extraordinaires" des prix d'environ 9%. Les grossistes avaient cependant anticipé ces augmentations des tarifs et garni leurs stocks au premier semestre pour ensuite les vider en seconde partie d'année, ce qui s'est répercuté par des volumes en forte baisse entre juillet et décembre. La tendance à la rénovation observée pendant la pandémie de coronavirus s'est également résorbée.

Malgré cette contre-performance, et après un exercice 2021 solide, la direction s'est déclarée "confiante" de pouvoir atteindre les objectifs financiers qu'elle s'est fixée à moyen terme, soit une croissance moyenne annuelle des ventes nettes de 4% à 6% hors effets de changes et une marge Ebitda de 28% à 30%.

Les résultats détaillés de 2022 seront dévoilés le 8 mars.

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