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L'Ukraine a abandonné les importations de gaz naturel russe en 2015 et s'approvisionne désormais en gaz auprès du reste de l'Europe, mais la flambée des prix et le coût énorme de l'invasion russe du 24 février ont remis en question la possibilité de constituer une telle quantité de combustible. La Russie qualifie ses actions d'"opération militaire spéciale".
Atteindre l'objectif de réserve de 19 milliards de mètres cubes fixé par le Premier ministre pourrait rassurer les Ukrainiens qui se préparent à un hiver de guerre difficile et à de graves pénuries d'énergie, le gaz naturel étant largement utilisé pour chauffer les maisons.
"Je pense qu'au cours de cette saison, nous atteindrons plus ou moins les 19 milliards", a déclaré M. Galouchtchenko à Reuters, notant que le pays a besoin d'une partie de ces volumes de gaz comme assurance dans des "situations critiques".
Le gouvernement ne divulgue pas ses estimations de la consommation domestique de gaz, mais M. Galushchenko a déclaré qu'il pensait qu'il y avait suffisamment de combustible pour passer l'hiver.
Mais il a prédit que l'hiver qui s'annonce sera le pire pour l'Ukraine depuis qu'elle a obtenu son indépendance de l'Union soviétique dominée par la Russie en 1991.
"Il n'y a aucun doute là-dessus - et pas seulement pour l'Ukraine mais aussi pour l'Europe. Il y aura des défis que l'Europe n'a jamais vus auparavant", a-t-il déclaré.
Le ministre a refusé de dire quelle quantité de gaz avait déjà été pompée pour être stockée.
Le directeur de la compagnie nationale d'énergie Naftogaz, Yuriy Vitrenko, a déclaré aux journalistes au début du mois que plus de 12 milliards de m3 de gaz étaient déjà stockés.
On ne sait pas où l'Ukraine va s'approvisionner pour les 7 milliards de m3 restants. La saison de chauffage central de l'Ukraine commence généralement à la mi-octobre. L'Ukraine a accumulé environ 19 milliards de m3 de gaz en stockage pour l'hiver 2021/20.
La consommation de gaz a chuté de 40 % par rapport aux niveaux du temps de paix, alors que la production n'a diminué que de 5 %, a-t-il précisé.
Selon les analystes, la stabilité du système gazier ukrainien pourrait être perturbée en cas d'arrêt du transit du gaz.
Les réserves de gaz stockées dans l'ouest de l'Ukraine ne seraient pas suffisantes pour maintenir la pression dans les pipelines et l'approvisionnement en carburant de l'est et du centre de l'Ukraine, ont-ils dit.
Mais M. Galouchtchenko a déclaré que Kiev était également prêt à faire face à une décision de la Russie de couper le transit du gaz par l'Ukraine.
"C'est l'un des scénarios et il est calculé. Nous survivrons certainement", a déclaré le ministre, ajoutant qu'il s'agit d'un scénario possible et évident.
Depuis le début de l'année, la Russie a réduit le transit de gaz via l'Ukraine. Ces volumes étaient en moyenne d'environ 40-42 millions de mètres cubes par jour en août, bien que le fournisseur de gaz russe Gazprom ait payé Kiev pour pomper 109 millions par jour.
